Décidément, Kamel Rezig ne cessera pas de nous étonner! Notre ministre du Commerce a inventé l'eau chaude, en attendant le fil à couper le beurre. En effet, alors que le secteur qu'il dirige se noie dans l'huile et le lait, il n'a pas trouvé mieux que de s'attaquer aux écritures sur les devantures des magasins. Son illumination: les rendre en arabe! Il va encore plus loin en annonçant qu'il veut criminaliser ces actes «graves»! «Les services du ministère duCommerce oeuvrent actuellement à réviser les textes juridiques afin de donner la possibilité à nos contrôleurs de sanctionner les propriétaires de magasins utilisant toute autre langue sur les devantures de leurs commerces», a-t-il annoncé, jeudi dernier, sans ambages, devant les membres du Conseil de la nation. Le ministre soutient que cette nouvelle loi fera que tout commerçant utilisant une autre langue sera coupable d'«un acte commercial criminel». Est-ce un moyen de créer des «Champs Elysées» dans le pays' Cette «grande» annonce, puisque elle semble en être une, a certainement été accueillie par les «youyous» des ménagères. Ça devait être la «fête» dans les foyers... Les Algériens devaient sûrement être comblés de joie. Ils s'imaginent déjà réaliser leur «rêve» d'acheter dans un magasin où le nom est écrit en arabe. Rien que de lire «Marhabane fi matdjar Rezig» va suffire à faire leur bonheur. Même s'ils sortent le panier vide, le fait de se rendre dans un «mahal» au lieu de magasin va leur donner la banane. Pour la cherté des produits et de leur disponibilité, il faudra attendre le passage au «berbère»! Plus sérieusement, est-ce cela la «grande révolution» du ministre pour mettre fin aux problèmes dans lesquels stagne son secteur' Une telle sortie frôle l'indécence. Cela porte atteinte à l'intelligence des citoyens. Surtout qu'elle intervient dans un «timing» des plus explosifs! On est à la veille d'un Ramadhan qui s'annonce chaotique pour les bourses. Les prix des produits alimentaires ne cessent de flamber quand ils ne sont pas en pénurie. Le pays fait face à une grosse crise de l'huile de table. Un produit devenu rare, objet de toutes les convoitises et spéculations. Cela sans parler du problème chronique du lait en sachet qui n'a pas trouvé de solution depuis plus d'un an.Le poulet s'est vu pousser des ailes pour s'envoler des assiettes des citoyens. Pourtant, le même Rezig avait promis, lors de sa prise de fonctions, de rendre la viande rouge à la portée des citoyens. «Dans un mois, le kilogramme de viande sera à 650 dinars», avait-il affirmé au mois de février 2020. Plus d'un an après, les Algériens ne peuvent même plus se permettre de manger des pâtes blanches! Tous ces produits, les ménagères ne les voient plus qu'à travers les «sélfies» du ministre dans les marchés et autres supérettes. Cette nouvelle «boutade» de Kamel Rezig est le signe d'un manque de stratégie, voire d'incompétence. Le populisme a ses limites. Elles ont été dépassées par ce membre du gouvernement. Si le ridicule ne tue pas, il donne un sacré coup à la crédibilité de l'Etat...
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Posté Le : 27/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid AIT SAID
Source : www.lexpressiondz.com