Algérie

Un ministre à bicyclette


Le président Tebboune n'a pas rué dans les brancards en soulignant la nécessité, sinon l'obligation pour les responsables politiques en poste de se conformer à la discrétion et à la discipline dans la gestion des affaires de l'Etat. La recommandation est beaucoup plus large qu'on pourrait le penser car le chef de l'Etat met le doigt sur un sujet important qui concerne de près toute l'activité nationale. Il s'agit à la vérité de stature d'homme concernant n'importe quel Algérien du plus anodin au grand responsable acteur dans la gestion des affaires du pays.Le sujet est d'autant plus crucial qu'il suppose une juste redéfinition du patriotisme indispensable dans l'intérêt de tous. A la recommandation faite régulièrement aux citoyens pour un civisme rigide doit répondre la carrure parfaite d'hommes d'Etat pour un gestionnaire politique apte à effacer sa personne pour le bien de son pays.
En aparté, le regretté Mohamed Boudiaf s'était plaint de ne pas avoir réussi à dénicher une vingtaine de personnes avec un profil d'hommes d'Etat pour l'accompagner. Le défunt Abdelaziz Bouteflika, quant à lui, avait avoué à un journaliste algérien qu'à sa grande désolation, il lui arrivait de constater que des secrets d'Etat annoncés dans la discrétion se retrouvaient dans la même journée dans les cafés d'Alger. Ce dernier exemple montre qu'une responsabilité nationale prise à la légère n'est assumée que pour la parade et que certains hommes politiques ont la grande faiblesse de mettre d'abord en relief leur propre personne. Cette forme de valorisation individuelle ternit l'image de l'Etat et souvent les citoyens ne gardent de ses efforts conséquents que le badigeonnage précipité des trottoirs et le vrombissement des sirènes des motards.
Quand un Premier ministre monnaye des lingots d'or au marché noir, la boucle est bouclée. Il ne devient donc plus étonnant que plus d'une centaine de drôles de farfelus et de quidams se proposent à assumer la charge de président de la République.
En l'absence d'humilité et de réelle grandeur, et en piétinant la rigueur, la discipline et la discrétion soulignées par Abdelmadjid Tebboune, il ne faudra alors pas s'attendre à voir un ministre se rendre à bicyclette à son bureau.
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