Algérie

Un ministère, une forêt



Ce n?est pas un nouveau slogan écologiste mais une réalité peu connue. Chaque ministère consomme chaque année environ 6 milliards de centimes en papier pour son administration. Du papier en-tête surtout, ce papier de souveraineté sur lequel sont imprimés les textes officiels émanant du ministère concerné. Vue d?en haut, cette somme n?est pas énorme pour une administration connue pour ses penchants papivores et anthropophages. Car l?administration algérienne, vieux monstre pervers omnivore, se nourrit de papier mais aussi de budgets et de tous les hommes et femmes morts d?avoir trop attendu une autorisation en papier qui n?est jamais venue. Vu d?en bas par contre, 6 milliards pour du papier est une grosse somme que l?on peut économiser. Parce que personne au sein des ministères n?a pensé à faire ce que font toutes les entreprises qui savent que l?argent est précieux : introduire un simple papier dans une simple imprimante, qui fournira et l?en-tête et le texte à imprimer, en fonction des besoins. Pourquoi les ministères n?appliquent-ils pas cette méthode reconnue et 1000 fois moins onéreuse ? D?abord parce que ce n?est pas leur argent, c?est celui des contribuables. Ensuite, c?est souvent parce que le papier en-tête est l?occasion d?un marché qui se traite généralement de gré à gré. Fréquemment d?ailleurs, par des intermédiaires qui engrangent par cette opération de gros bénéfices sur l?argent public, sans autre qualification que celle de connaître d?un côté le chargé du papier au ministère et de l?autre un imprimeur. On ne dira jamais assez comment en Algérie on peut gagner de l?argent sans rien faire, juste en connaissant les bonnes personnes. Ce que l?on peut dire par contre c?est que chaque ministère consomme à ce titre l?équivalent d?une forêt. Y compris le ministère des forêts. Oui, même s?il n?existe pas encore, il a déjà mangé sa forêt.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)