Un ministère des réponses
Le triste automne des feuilles mortes est en passe d?être révolu, laissant la place à un frais printemps du renouveau. Depuis quelques années, la littérature algérienne reprend vie. Pas à Paris ou à Beyrouth, mais à Alger, Oran et Annaba. Régulièrement, des livres sortent, en arabe et en français, des auteurs se révèlent et des groupes de lecteurs curieux défilent pour acheter les derniers ouvrages de ces Algérien(ne)s qui écrivent enfin pour les Algérien(ne)s. En parallèle, des librairies ouvrent un peu partout et des séances de dédicace sont programmées dans d?anciens fast-foods, quotidiennement annoncées dans les journaux. Seul écueil, le livre reste cher. Quatre fois plus qu?un CD de musique et deux fois plus qu?un film DVD. Comment profiter de ce renouveau du livre pour faire des livres moins chers ? C?est la question que se posent les éditeurs. Heureusement, il y a un ministre du secteur. Pour faire baisser le prix des livres, la ministre de la Culture a eu une idée formidable, qu?elle a donnée en exclusivité mondiale à la radio nationale. Pour faire baisser les prix, c?est très simple, il faut que les éditeurs doublent leurs tirages. Superbe logique. Qui va payer ces tirages ? Les éditeurs bien sûr. Comment écouler ces livres supplémentaires ? La ministre ne le dit pas. Mais au lieu de réduire les taxes sur les livres, de baisser les droits des douanes sur le papier importé, de faire acheter des livres par le ministère, Khalida Toumi, dans son infinie clairvoyance, a préféré demander aux éditeurs d?investir plus d?argent, sans leur expliquer comment le récupérer. La question pourrait faire l?objet d?un livre en 10 tomes : à quoi servent les dirigeants ? A trouver des solutions et à développer l?activité de leurs secteurs. A quoi sert un ministère de la Culture ? Bonne question. Peut-être faudrait-il penser à créer un ministère des réponses.
Posté Le : 20/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com