Algérie

Un million et demi de raisons


C'est la fête de l'indépendance, arrivée cette année en pleine remise en question de la dépendance alimentaire, médicamenteuse, technologique, géostratégique et même énergétique puisqu'un baril qui tombe à New York engendre une catastrophe ici. Mais c'est aussi la fête de la jeunesse, classe suspecte aux yeux du régime et très peu représentée dans la structure d'un pays dirigé par des septuagénaires d'un millénaire périmé. Le constat est lourd à ce titre ; des prisons pleines de jeunes émeutiers en colère contre leurs dirigeants et des fuyards maritimes qui tentent quotidiennement la marche historique du 5 juillet à l'envers. Dans cette semaine de l'indépendance 2008, trois faits ont marqué : des syndicalistes étaient malmenés et embarqués par la police, deux attentats terroristes faisaient six morts et la justice, au c'ur de la déclaration d'indépendance, prenait un nouveau coup par l'interdiction faite aux avocats d'Alger de s'exprimer à la presse.Une seule note positive, le pays n'est plus endetté, grâce aux prix du pétrole, et a retrouvé un semblant de crédibilité internationale. Pour le reste, on peut affirmer que 46 ans après l'indépendance, la sécurité, l'emploi, la justice, l'éducation, la santé et les libertés ne sont pas au rendez-vous.Du fait, peut-être, que beaucoup de décideurs n'ont pas participé à la guerre d'indépendance ou si peu. Ce régime, qui s'auto-succède justement depuis l'indépendance, n'a finalement retenu qu'un chiffre, le million de martyrs. S'écoutant parler sans écouter personne, il radote en boucle sur le mode « qui veut gagner des millions ». Un million de logements promis, un million d'emplois, un million d'étudiants attendus à la rentrée 2008, un million de touristes, un million de barils. Avec cette idée, dans un million d'années, l'Algérie sera libre et vraiment indépendante. Parce qu'ils ne seront plus là.
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