Algérie

Un millier de tentes et des centaines de batteries d'énergie solaire n'arrivent pas à bon port Aides aux familles nécessiteuses du Grand Sud



Tentes, blé, batteries d'énergie solaire et nourriture pour le cheptel font partie des aides promises aux populations du sud du pays mais qui n'arrivent pas à destination. La colère monte crescendo dans le désert algérien où le manque de perspectives place de nombreuses familles dans un désarroi de plus en plus exprimé.Les habitants de Bordj Badji Mokhtar, wilaya d'Adrar, attendent toujours les mille tentes promises dans le cadre de l'aide aux familles nécessiteuses. «On nous a promis ces tentes mais on les attend toujours. Beaucoup parmi nous en ont grandement besoin», diront-ils.
Actuellement, ce sont 24 familles algériennes nomades qui errent dans le grand désert, sans tente, sans eau, sans nourriture et sans cheptel, dira Hassane Ramadhani de l'association El Fassila d'élevage du cheptel, dont le siège se trouve à Bordj Badji Mokhtar.
Le président de cette association a adressé une correspondance à la wilaya d'Adrar pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation de ces familles. Un homme résidant à Achif, près des frontières algéro-maliennes, nous dit attendre depuis plusieurs mois les aides promises par les pouvoirs publics et qui ne sont jamais arrivées.
«Il y a quelques années, une centaine de batteries d'énergie solaire devaient arriver pour bénéficier aux familles habitant dans ces lieux désertiques, selon des habitants. La direction des forêts a fait son travail en remettant ces batteries à d'autres parties qui devaient nous les remettre mais, jusqu'à présent, nous n'avons pas encore reçu ces batteries», diront des habitants d'Achif. Hassane Ramadhani abonde dans le même sens, expliquant les «difficultés rencontrées par les habitants dans leur vie de tous les jours à cause de la non-arrivée de ces aides».
«On nous a également promis du blé et de la nourriture pour notre cheptel qui meurt de soif et de famine à cause de la sécheresse», ont-ils ajouté.
L'eau et la nourriture pour le cheptel sont devenus rares dans la région. «La famine menace de nombreuses familles qui, aujourd'hui, et faute de promesses tenues, sont même dépourvues de tentes pour les protéger la nuit dans ce grand désert», dira également Hassane Ramadhani.
Un autre responsable d'une autre association locale d'élevage de cheptel évoque quant à lui «les promesses non tenues concernant le forage de puits». Il dira que «seulement trois puits sur les dix promis par la direction de l'hydraulique de la wilaya d'Adrar dont dépend Bordj Badji Mokhtar ont été réalisés par les autorités concernées». «En conséquence, notre cheptel meurt de soif et de faim», ajoute-t-il.
Des tentes en peau de chèvre
«Le forage de ces trois puits a été réalisé aux lieudits PK 4, PK 5 et PK 80, alors que le forage devait être fait dans des lieux séparés les uns des autres par des distances plus importantes pour permettre aux nomades et à leur cheptel de pouvoir se répartir sur le terrain et aller à la recherche de la nourriture plus facilement», explique Hassan Ramadhani.
Attendant toujours les 1000 tentes promises, les familles nomades algériennes tentent de survivre au climat et autres aléas de la nature.
Certaines parmi ces familles disent avoir fabriqué des tentes avec de la peau de chèvre et de mouton. «Nous sommes contraints à cette solution», expliquent plusieurs chefs de famille. Nous quittons ces lieux pour aller à la rencontre d'autres nomades dont les tentes se trouvent séparées de quelques centaines de mètres.
Ce sont parfois des tentes appartenant à la Protection civile que nous apercevons, alors que d'autres sont fabriquées carrément avec des peaux d'animaux.
«Ma tente qui abrite toute une famille est fabriquée avec des peaux de chèvre et de mouton. Nous n'arrivons ni à nous nourrir ni à assurer notre sécurité, encore moins à nourrir notre cheptel. La guerre se passe en face de nous (Mali, ndlr) et nous sommes privés même d'électricité puisque nous ne possédons aucune batterie d'énergie solaire», nous dira Mohamed Temrine, rencontré avant-hier à Achif.
Par contre, des familles non nomades qui vivent au chef-lieu de la commune de Bordj Badji Mokhtar, tiennent des rassemblements devant le siège de l'Assemblée populaire communale (APC) de ladite commune pour dénoncer le fait qu'elles n'aient pas été retenues parmi les bénéficiaires du couffin du Ramadhan.


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