Algérie

Un militant nationaliste infatigable et un dirigeant de la Révolution algérienne



Le premier président de l'Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, décédé mercredi à Alger à l'âge de 96, fut un militant nationaliste infatigable qui a gravi tous les échelons de responsabilité dans le mouvement national et a joué un rôle de premier rang dans le combat libérateur du peuple algérien. Ahmed Ben Bella, né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Tlemcen), adhéra au Parti du peuple algérien (PPA), suite aux massacres du 8 mai 1945 de la population algérienne par le colonialisme français. Il fut responsable pour l'Oranie de l'Organisation secrète (OS), au titre duquel il avait participé à l'attaque de la poste d'Oran, en 1949, aux côtés de Hocine Aït Ahmed. Après l'interdiction par l'administration coloniale du PPA, il intégra le comité central du Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD), avant de prendre la responsabilité nationale de l'OS, en remplacement de Hocine Aït Ahmed. Arrêté à Alger, en mai 1950, il écopa de 7 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Emprisonné à Blida, il réussit à prendre la fuite, deux ans plus tard, en compagnie d'Ali Mahsas. En 1953, Ahmed Ben Bella rejoint Aït Ahmed et Mohamed Khider au Caire (Egypte) pour se voir charger de la mission d'acheminer des armes et munitions en Algérie, suite au déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er Novembre 1954. Membre de la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN), Ben Bella fut arrêté par les services de sécurité français, suite à l'interception de l'avion «Air Atlas», de retour du Maroc, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf. Il fut interné à l'Ile d'Aix, au château de Truquant et à Aulnoy jusqu'au 18 mars 1962, date de la signature des Accords d'Evian. Membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) de 1956 à 1962, Ahmed Ben Bella a occupé successivement le poste de vice-président du conseil (en détention) le 19 septembre 1958, le 18 janvier 1960 et enfin le 27 août 1961 (toujours en détention). Libéré en 1962, il participe au congrès de Tripoli où un différent l'oppose au Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Le 27 septembre 1962, il devient président du conseil, chef du gouvernement. Il fut élu, le 15 septembre 1963, président de la République, président du conseil. Destitué le 19 juin 1965, Ahmed Ben Bella est resté en résidence surveillée jusqu'à juillet 1979. Il fut assigné, par la suite, à résidence à M'sila (est d'Alger) avant d'être libéré en octobre 1980. Il fonde ensuite, en France, le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA). Il rentre définitivement en Algérie le 29 septembre 1990. Ahmed Ben Bella a soutenu la politique de réconciliation nationale mise en oeuvre par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Il était président du groupe des Sages de l'Union africaine (UA), depuis 2007, un organe pour prévenir et intervenir dans les crises qui secouent le continent. Il est notamment auteur de deux textes intitulés «L'islam et la révolution algérienne» et «La filiation maudite''.




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