Un métier en pleine reconfiguration

La Journée nationale de la liberté de la presse ne passe pas inaperçue dans notre pays. Au-delà de la famille des journalistes en l'honneur de laquelle de nombreuses festivités sont organisées à travers le pays, la Journée est propice pour évoquer aussi les réalités et l'avenir d'un métier en pleine reconfiguration. A trop regarder les difficultés de plus en plus croissantes que rencontre la profession et celles qui se profilent, on risque d'oublier les progrès réalisés. Le métier, sans lequel la force de la démocratie et la crédibilité de l'Etat de droit seraient quelque peu amoindries, n'est plus le même. Ses techniques d'exercice, ses missions et ses financements ont changé avec l'intrusion foudroyante des réseaux sociaux et des milieux d'affaires. La rentabilité passe souvent avant la crédibilité et se joue de la vérité. En l'espace d'une seule génération, le paysage de l'information a radicalement changé. Une variété de titres qui développent des visions différentes et contradictoires. Les visiteurs étrangers de passage dans notre pays ne manquent jamais de relever la liberté dont jouissent les médias algériens. A la voix unique, ont succédé de multiples sons de cloche qui, parfois, désorientent quand ils n'ouvrent pas la voie à des écarts. Le progrès dans les contenus s'est également accompagné d'une véritable révolution technologique. Dans le domaine de l'audiovisuel, les progrès sont encore plus nets. Le vaste territoire a été maillé de radios locales qui reflètent le quotidien des citoyens et s'avèrent un canal direct et plus proche pour exprimer leurs préoccupations et attentes. L'audiovisuel a connu aussi une ouverture avec la multiplication de chaînes privées et thématiques. Le droit à l'information consacré par la Constitution et différentes lois sur l'information ne doit pas se réduire à un bras de fer entre les médias et les autorités. Durant les années 1990, les uns et les autres se sont retrouvés ensemble pour défendre le pays sans lequel les uns et les autres n'existeraient pas.