Algérie

Un mérite et une signification


Un mérite et une signification
C'est une rentrée politique remarquable que vient de faire la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique. Après un Ramadhan et un été qui ne laissaient de place qu'aux annonces triomphalistes du pouvoir, et notamment au "bilan chiffré" mais politiquement creux et inconsistant des consultations sur la révision constitutionnelle, la CNLTD réinvestit la scène en lançant une nouvelle initiative, la mise en place d'une instance de concertation et de suivi.Une telle action a un mérite et une signification. Le mérite, c'est celui de rappeler aux tenants du régime que lesdites consultations n'ont rien changé à la donne et que la crise demeure entière. Dans un pays où le chef de l'Etat reste aussi longtemps invisible et se fait remplacer systématiquement par son Premier ministre, le président du Sénat ou même, quelquefois, par un ministre délégué, cela sonne, certes, comme une lapalissade. Mais il fallait que s'élève, de nouveau, la voix de l'opposition pour mettre en exergue, de nouveau, la nécessité et l'urgence d'un sursaut patriotique. C'est chose faite. Quant à la signification de la réunion d'hier, elle tient au fait que la CNLTD n'a rien cédé sur ses revendications, comme pouvait, peut-être, l'espérer le régime qui, on le sait, a toujours misé sur l'usure et l'essoufflement des opposants. Mieux, c'est en rangs serrés mais aussi renforcés que la Coordination est revenue sur la scène pour marteler que la transition politique reste la seule voie vers la sortie du tunnel.Mieux encore, la CNLTD se dote de structures, d'un règlement intérieur et d'un programme d'actions, montrant ainsi qu'elle s'inscrit dans la durée et qu'elle se prépare à un combat de longue haleine. Que la rencontre d'hier soit boudée par le FFS, cela n'aura surpris que ceux qui refusent d'admettre l'état de déchéance politique et de délabrement organique de ce parti qui, rappelons-le, a été capable d'une invention politique mémorable lorsqu'il fallait s'exprimer sur la présidentielle 2014. "Ni boycott ni participation", disait-il. Reste la défection de Mouloud Hamrouche dont la présence à cette réunion avait été pourtant annoncée. Il s'agirait, vraisemblablement, d'une précaution, mais aussi d'un calcul : un peu comme le FFS qui se considère mieux placé que tout autre parti pour traiter avec le pouvoir, Hamrouche, lui, estime avoir quelques longueurs d'avance sur ses pairs anciens chefs de gouvernement pour mériter que les "décideurs" pensent prochainement à lui.NomAdresse email


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