Un mercato en ébullition

L'Europe du football connaît un été 2007 spécialement mouvementé en terme de transferts. Des clubs comme Barcelone, Liverpool et le Bayern impressionnent par les sacrifices faits, d'autres comme Arsenal, Milan ou l'Inter se montrent quelque peu discrets. Petit bilan des différents mouvements enregistrés jusque-là sur le Vieux Continent. Outre la préparation et le rechargement des batteries en vue de la nouvelle saison, les grands clubs européens procèdent à chaque intersaison au renforcement de leur effectif. Certains, en fonction bien entendu des moyens mais aussi de leur politique, se montrent plus actifs que d'autres. Toujours est-il, que l'on assiste chaque été à d'attrayants transferts, avec un oeil attentif sur leurs montants et les différentes modalités. Celui de 2007 n'échappe manifestement pas à la règle. Frustré par une campagne 2006/07 carrément catastrophique, le Bayern de Munich, 4e du dernier championnat d'Allemagne, a été parmi les premiers à se mettre en évidence avec le recrutement de pas moins de trois stars internationales, en l'occurrence Luca Toni (Fiorentina), Franck Ribéry (Marseille) et Miroslav Klose (Werder). Déterminés à retrouver leurs lettres de noblesse, les Bavarois, emmenés par un Rummenigge très ambitieux, ont dû débourser pas moins de 77 ME. Le retour sur investissement n'est pas garanti, mais peu importe du côté de l'Allianz Arena l'on ne veut plus commettre l'erreur de se montrer trop prudents. En terme de dépenses, Manchester United, champion d'Angleterre, a aussi frappé fort. Le club mancunien a bon espoir de continuer sur sa lancée et surtout reconquérir l'Europe. Pour cela, son staff directoire n'a pas hésité de tabler pas moins 82 ME dans le recrutement. Néanmoins, à Old Trafford, ce n'est pas le montant réservé aux renforts qui surprend mais les recrues en elles-mêmes. En effet, outre l'international anglais Owen Hargreaves, acheté pour 25 ME, les Reds se sont payés deux jeunes stars du championnat portugais n'ayant encore rien prouvé au plus haut niveau, en l'occurrence Anderson (Porto) et Nani (Sporting Lisbonne). Le manager Sir Alex Ferguson se montre toutefois confiant quant à la réussite de son double coup. MU n'est pas le seul club anglais à avoir fait quelques folies sur le marché des transferts. Le très ambitieux Liverpool, bien aidé par ses deux nouveaux propriétaires, les millionnaires américains Gillett et Hicks, a également accueilli plusieurs nouveaux venus, déboursant en tout et pour tout 69 ME, dont 36.5 pour le seul Fernando Torres. Rafael Benitez peut désormais compter sur un groupe plus complet et ce n'est pas le départ des Zenden, Luis Garcia et Bellamy qui nous feront dire le contraire. Le FC Barcelone, déchu de sa couronne européenne, est parmi les rares à avoir déjà bouclé son opération de recrutement. En effet, et après s'être attaché les services de Thierry Henry, Eric Abidal, Yaya Touré et Gabriel Milito, sortant à l'occasion 66 ME de sa poche, Laporta, le président Blaugrana, a affirmé que plus aucun joueur ne rejoindra sa formation. En revanche, il a promis de dégraisser. Pas mal de joueurs vont donc en faire les frais. En somme, l'on ne peut qu'être confiants pour cette équipe barcelonaise qui possède à coup sûr l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur onze de départ de la planète. Concernant le rival des Catalans, le Real Madrid, il n'a pour l'instant dépenser que 30 ME et ce, pour un seul joueur. Les Saviola, Metzelder et Dudek ont rejoint le Bernabeu, mais c'est effectivement seul le portugais Pepe qui a coûté de l'argent aux Merengue. L'on attend de Bernd Schuster, le nouveau coach, qu'il fasse demande d'autres recrues. Calderon, le président, lui en a promis deux ou trois. Les 21 ME de dépenses de Chelsea ne concernent également qu'un seul joueur : Florent Malouda. Les Blues ont donné la priorité aux joueurs en fin de contrat, comme Sidwell (ex Reading) et Tal Ben Haim (ex Bolton) De retour en Série A, la Juventus est le club italien à s'être montré le plus actif dans le mercato. Les Bianconeri, soucieux de redorer leur blason, ont fait venir Tiago, Andrade, Criscito, Nocerino, Iaquinta, Almiron, Salihamidzic et Grygera, sortant de leur poche 53 ME. Une somme guère ronflante par rapport à d'autres, mais qui est aujourd'hui la plus élevée dans la Péninsule Transalpine. L'Inter Milan, de son côté, n'ayant pour sa part enrôlé que le seul Suazo, tandis que les dirigeants de Milan AC ont l'étonnante particularité de n'avoir encore pas brancher le moindre pouce. A croire que les Rossoneri se reposent sur leurs lauriers après le titre de champion d'Europe acquis en mai. En Europe, trois clubs de seconde zone se sont montrés assez ambitieux et n'ont pas hésité à puiser dans leurs caisses pour un avenir meilleur. C'est le cas de Tottenham, qui avec ses 40 ME (payés pour Darren Bent et Gareth Bale) fait de l'ombre à l'ennemi d'Arsenal, dont le montant des frais s'élève à 14 ME seulement. C'est également le cas de l'Atletico Madrid, dont les 42 ME (dont 21 pour Forlan) de dépenses promettent de ne pas être vaines, d'autant plus qu'il ne compte pas s'arrêter là avec la venue probable de Riquelme pour 7 ME. Concluons ce dossier avec un mot sur les deux principaux clubs français. Lyon, le champion en titre, s'est surtout distingué par le fait d'avoir laissé filer pas mal de cadres, moyennant un gain de 33 ME. Rajouter à cette somme un peu moins de 2 ME et l'on obtient le montant des dépenses qui se sont résumées aux venues des Keita, Bodmer, Grosso et Belhadj. De son côté, l'Olympique de Marseille a impressionné par son bon recrutement. Les Phocéens n'ont payé « que » 27 ME mais ont fait venir huit joueurs, dont deux en fin de contrat, à savoir Zenden (Liverpool) et Faty (Rennes). Pape Diouf a semble-t-il (une fois n'est pas coutume) fait du bon travail, à la grande joie des nombreux supporters du club.