Algérie

Un mémorandum d'entente, des objectifs différents Entre Sonatrach et Gazprom, c'est le dégazage final



C'était dans le «Wall Street Journal» du 10 décembre, une annonce de taille faite par le P-DG de Sonatrach: la coopération entre la compagnie nationale et le géant russe Gazprom a pris fin. La nouvelle devrait rassurer les Européens qui ont ouvertement élevé des objections à la coopération entre deux de ses principaux fournisseurs de gaz, elle suscite, déjà des commentaires, plutôt aigres, dans le journal russe «Kommersant». Dans l'entretien au «Wall Street Journal», Mohamed Meziane indiquait que le mémorandum d'entente entre Sonatrach et Gazprom, signé en août 2006, n'avait donné «rien de concret» et qu'il a pris fin quelques mois plus tard. Le P-DG a réaffirmé que le mémorandum n'avait pas pour objectif de «manipuler les prix» mais qu'il avait espéré qu'il pourrait mener à une coopération sur des projets pour produire du GNL. Gazprom n'a pas manifesté beaucoup d'intérêt à ce sujet, a-t-il expliqué. Cette annonce -que rien n'obligeait M. Mohamed Meziane à faire même si le mémorandum d'entente ne s'est pas traduit par des projets concrets- apparaît comme un message destiné aux marchés européen et américain. L'Europe ne devrait pas être mécontente de cette annonce rassurante. En janvier dernier, le commissaire européen à l'Energie, Andris Piebalgs, avait demandé à Alger et Moscou d'expliquer leurs «intentions» en estimant que l'Europe avait de bonnes raisons d'être inquiète car au moins 35% de sa consommation provenaient de ces deux pays. «Si on imagine un quelconque accord sur la limitation de la production ou sur les prix, cela aurait, inévitablement, un impact sur les consommateurs européens», avait-il ajouté. Les propos de M. Mohamed Meziane confirment au moins que l'optique d'une «Opep du Gaz» agitée par l'Europe n'était pas sérieusement envisagée. Mais il est vrai aussi que l'Europe a adopté une législation défensive qui pouvait être utilisée contre les ambitions de Sonatrach d'accéder directement au marché européen. L'accord, datant d'août 2006, n'est pas si vieux pour être considéré comme caduc et comme beaucoup d'accords, il pouvait tomber en désuétude, en silence, dès lors qu'il ne comporte pas de charges financières. Il y a donc un choix de communication sur ce sujet qui est clairement destiné aux partenaires européens: Sonatrach n'est pas dans une logique de cartel, mais dans une logique commerciale et veut augmenter sa part de marché en Europe. Ses investissements dans le Medgaz et le Galsi visent cet objectif. L'Algérie est le troisième fournisseur de l'Europe après la Russie et la Norvège. Ces données rappellent que Sonatrach et Gazprom seront, de plus en plus, des concurrents pour le marché européen, ce qui n'est pas pour déplaire à l'UE. Gazprom est d'ailleurs offensif, il a signé avec l'italien Eni une joint-venture qui lui permet d'accéder à un marché qui est très éloigné de ses terres et plutôt proche de celles de Sonatrach UN ACCORD «EPOUVANTAIL»


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