Algérie

Un médecin de garde agressé



L'agression d'un médecin de garde aux urgences de la polyclinique Atoui, relevant de la circonscription administrative d'El Hadjar dans la wilaya d'Annaba, a suscité la colère et la grogne des professionnels de la santé, médecins, paramédicaux et employés en l'occurrence. Le manque de couverture sécuritaire au sein de cette infrastructure de santé à grande affluence du public, a fait l'objet de plusieurs dénonciations. Ce n'est pas la première agression du genre, ciblant les staffs médicaux dans cette polyclinique. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, nous dit-on. Puisqu'il s'agit d'une agression physique dont a été victime, une femme médecin de garde. L'affaire se rapporte à l'évacuation, aux urgences de cette polyclinique, d'une patiente dans un état de santé grave. La malade est décédée juste après son admission au service des urgences. Les membres de sa famille, présents sur les lieux, ont accusé la femme, médecin de garde d'être responsable du décès de leur mère. Sous l'effet de la colère, l'un des individus l'a agressée physiquement et a tenté de l'étrangler avec son foulard (khimar), après l'avoir rouée de coups, lui occasionnant une incapacité de travail de 21 jours. Une plainte a été déposée par la victime qui, en dépit d'une prise en charge psychologique, se trouve encore sous le choc. Ces scènes désolantes sont devenues le quotidien du personnel médical et paramédical dans les différentes infrastructures de santé, à Annaba. Cette énième agression, à la polyclinique Atoui (El Hadjar), a été qualifiée des plus graves, au point de susciter la colère des professionnels de la santé à Atoui, qui ont observé un mouvement de protestation devant la direction de la polyclinique. Lors de leur action, les contestataires ont dénoncé les conditions de travail et le climat d'insécurité, mettant en avant la hausse des agressions et des violences perpétrées contre eux, notamment au service des urgences lequel, qui, nous dit-on, est devenu dangereux pour les médecins de garde, avec les menaces des accompagnateurs de malades ou de blessés et dont la plupart sont des délinquants. Une réalité dénoncée depuis des années, par les professionnels de la santé qui exercent dans l'insécurité totale. Un médecin de cette structure sanitaire nous confie: «Si vous voulez voir le vrai visage d'Annaba, passez par les urgences des hôpitaux, la nuit.» En conclusion, cette action est un signe de la crainte qui pèse sur le corps médical à Atoui et dans tous les hôpitaux d'Annaba.


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