Un médecin agressé à l'arme blanche au pavillon Covid-19

Depuis la mobilisation du pavillon 470 pour l'accueil des patients atteints du coronavirus, le centre hospitalier universitaire de Tlemcen donne l'apparence d'un véritable bunker. Cependant, malgré tous les moyens matériels et humains mobilisés pour faire face à la pandémie, d'autres services stratégiques n'ont jamais cessé leurs activités.C'est notamment le cas du service urologie du Pr Taleb, qui nous déclare que «l'activité n'a pas connu d'arrêt, et ce malgré la réquisition des personnels médical et paramédical et du médecin réanimateur, appelés à assurer des gardes au pavillon 470. Nous ne pouvons pas nous permettre un quelconque ralenti au service urologie pour des raisons évidentes de pathologies graves ; telles que le cancer du tractus urogénital, le cancer du rein et de la vessie, tous ces cas ont nécessité des interventions chirurgicales en extrême urgence». Depuis le mois de juin, 160 patients ont subi une intervention uro-chirurgicale. Depuis le début de la pandémie, le service urologie a pu réaliser un nombre important d'interventions parfois lourdes, et ce grâce la motivation du personnel médical et la nouvelle coordinatrice qui a apporté un nouveau souffle au service. Ces efforts ont permis de réduire la liste d'attente des malades , notamment ceux qui viennent d'autres localités limitrophes . Pour rappel, les opérations chirurgicales s'effectuent au pavillon des urgences faute d' infrastructures adéquates. Il faut alors prendre des mesures drastiques pour la protection du malade dans un milieu ouvert tel que les urgences .
Le Pr Taleb met en garde contre le risque encouru par les personnels médical et paramédical, au moment où la pandémie prend des proportions inquiétantes. «Il faut assurer la sécurité des praticiens mobilisés». Le cas du médecin agressé à l'arme blanche par un citoyen à l'intérieur de l'établissement hospitalier a fait réagir toute la corporation .Selon le même professeur, le visiteur représente aussi un danger pour les malades immuno-déprimés. Sur un autre registre, la situation au pavillon 470 devient de plus en plus difficile, vu le nombre sans cesse en hausse des hospitalisations.
«Le manque d'oxygène se fait durement sentir, d'où l'appel urgent à la solidarité. Certains malades atteints de forme grave du virus ne peuvent s'en sortir sans assistance respiratoire. En faisant preuve de civisme et d'un comportement responsable, le citoyen peut apporter un plus dans la lutte contre la pandémie», conclut le Pr Taleb.
Miloud Zenasni