Algérie

Un mariage du son, de la lumière et des images!



Une expérience ainsi, alliant le son, l'image, la lumière et la poésie, sous le générique de Tinnit, en référence à cette plateforme de création alternative (en construction, Ndlr), née l'année dernière, pour capitaliser et regroupe différentes formes d'expressions artistiques. C'est dans le cadre du programme «Les arts mêlés» qu'a eu lieu cette résidence de deux mois (février/mars) au sein des Ateliers sauvages et dont la restitution de ce travail collaboratif a donné lieu à une très belle performance artistique. Sous la houlette du metteur en scène et du plasticien multimédia Mehdi Hachid, se sont regroupés deux musiciens, Hassan Zemrani au saxophone et Youssef Bouzidi à la basse, en plus d'un invité, le poète et écrivain multiforme Sofiane Elbaroudi.La première partie faisant appel au monde aquatique a fait défiler sous nos yeux des étendues de vagues, entre autres évoquant ainsi cette douceur du vague à l'âme qu'interprétait et su rendre majestueusement le duo des musiciens en arrivant à nos oreilles sous forme d'un doux son jazzy bien apaisant avant de passer à d'autres images sensorielles en photographie dans la partie vidéo.
En plus des images de Mehdi Hachid, le travail de montage réalisé par ses soins nous faisait pénétrer dans un monde idyllique parfois psychédélique, ou carrément sombre, chaotique, celui du monde qui nous entoure et qui nous parvenait en vrac et surtout, agencé dans un aspect des plus abstraits.
Un patchwork d'images
L'on pouvait apercevoir notamment, un danseur torse nu ou encore des planètes.. «il s'agit de vieilles cartes du monde, j'ai refait un système solaire, qui devient un système lunaire. Toutes ces planètes constituent la vision très égocentrique de l'homme qui tourne autour de la Lune. J'ai aussi rendu hommage à Venus...», nous a confié en aparté Mehdi Hachid avant de prendre congé de nous pour aller souffler un peu après cet exercice de près de deux heures pratiqué en live éphémère. Mehdi Hachid révèle aussi que cette «performance aborde l'idée de la résilience de la nature face à l'impact de l'homme. Ainsi, de la partie végétale et puis aquatique, l'on finit par la partie de l'impact social, autrement dit, ça finit avec les problèmes sociaux, mais aussi écologiques et l'impact de tout ça sur l'homme et l'effet de ce dernier aussi sur son environnement...».
À noter que l'image projetée fait écho à la partie musicale jouée, de sorte qu'elle suscite en nous une double émotion.
Une fusion d'expressions artistiques qui se complètent et s'épousent comme il est le cas dans beaucoup de concerts dans le monde, révélant l'importance de l'art vidéo dans les grands shows scéniques.
À noter le travail minimaliste fourni quant au décor. Ce dernier épuré remplissant l'espace donnait à voir des étendues de voiles blancs, sur lesquels se reflétaient les jeux de lumière, insufflant un regard neuf plein de poésie à l'ensemble du spectacle.
Fusion triangulaire
La dernière partie musicale se veut plus rythmée, danse, orientale par endroits, avec des volutes d'un bleu jazz étincelant cette fois, qui dévoile le tempérament fougueux de ces morceaux. Mais de se calmer à la fin, soit en tempête ou en éclaircie d'harmonie. Celui qui viendra tempérer ou épaissir cette atmosphère est Sofiane Elbaroudi. Ce dernier est écrivain polymorphe, journaliste indépendant analyste et polémiste.
«L'auteur concentre ses efforts créatifs sur la poésie populaire engagée qu'il définit comme une recherche linguistique active, l'explorant différentes dimensions dans une lecture critique; de l'urbanisme (espace) à la mémoire(conscience de soi) en passant par la symbolique, l'économie ou la géopolitique il dessine une représentation de l'environnement socio-historique algérien moderne, peut -on lire sur la page Tinnit.
En faisant partie de ce projet alternatif, Sofiane explique avoir «déclamé un poème qui est dans sa globalité une critique de l'urbanisme moderne à travers la ville coloniale.
Un poème qui dépeint la ville Alger comme étant un prototype d'expérimentation de la décolonisation en mouvement au gré des mouvements sociaux et au gré des avancées et des reculs historiques.
Tout mon texte tourne autour de ça». Et d'ajouter: « Il tourne de la ville, mais il évoque aussi une proposition d'un autre espace utopique, ce que sont aussi les Ateliers sauvages, un espace de production, de création, qui est en plein milieu de la ville.».
Hybrides et alternatives sont aussi la proposition visuelle, tout comme la partie musicale qui alliera, en effet, l'acoustique au son électronique, dans une fusion des plus savoureuses.
Symbiose hautement colorée
Une expérience immersive qui permit au public d'interagir aussi avec les artistes dans une totale symbiose entre l'auditif et le visuel.
« Le challenge a été d'improviser avec les machines. C'est une autre configuration. On a voulu expérimenter une autre manière de jouer cette musique, en interagissant avec la machine. Quand ça crache, ça crache...» nous a avoué le bassiste Youssef...
Un excellent duo qui a produit en tout cas une dizaine de morceaux des plus exquis qui on l'espère seront joués à nouveau dans d'autres lieux, d'autres scènes et en concert cette fois, le voeu pieux de nos deux musiciens qui cette fois, ont décidé depuis l'aventure «Maân» (résidence artistique ayant eu lieu en juillet 2019 à Dar Abdeltif) d'intégrer la participation de Mehdi Hachid.
Un travail énorme qui, en plus de la tâche hautement colorée de nos trois artistes, s'invite un quatrième qui vient se greffer au spectacle, à savoir les tableaux, fruit de l''imaginaire du spectateur/auditeur qui se fabriquera à son tour tout plein d'images dans sa tête, à partir de ce patchwork de son, d'images et de lumière.
Un travail en hors champ, qui fait appel à l'instinct intelligent du récepteur qui reçoit cette oeuvre artistique et se nourrit de ses....
«Ondes» sensationnelles, toutes positives!
Le tout en accord avec la couleur de son aura psychique.
La musique n'était-ce pas tout compte fait qu'un ensemble d'ondes' Alors n'ayons pas peur et plongeons


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