Algérie

Un marché illicite en pleine expansion



Un marché illicite en pleine expansion
Les chauffeurs de taxi ravissent la première place des demandeurs de petite monnaie. Entre pièces de 5 DA, 20 DA et 50 DA, les sollicitations différent à la demande. Présenter un billet de 1.000 DA pour payer une course de moins de 100 DA irrite souvent le chauffeur de taxi. Et pour cause, le libraire ou le boulanger, chez qui on demande de la monnaie, vous répondra que lui aussi en a besoin. Que faire dans ce cas ''Où aller chercher cette petite monnaie ' La réponse nous a été donnée au square Port Saïd, à Alger, quartier incontournable des cambistes et des acteurs de la devise dans la capitale. Toutefois, semble-t-il, la même place abrite un second marché noir, celui de la petite monnaie. On vend de toutes les pièces, allant de 5 à 200 DA. A titre d'exemple, pour un échange de 5000 DA en petites coupures, il faut compter 500 DA de plus à payer comme frais de transaction. Les commerçants s'en lavent les mains. Toutes les pièces de monnaie posent problème, affirme un vendeur de fruits et légumes. « J'ai beaucoup de difficultés à rendre la monnaie aux clients qui finissent souvent par nous traiter de voleurs. C'est leur droit le plus légitime d'exiger l'appoint », avoue-t-il. Même constat du côté des buralistes qui font face quotidiennement au manque de petite monnaie. « On commence à croire que certains cambistes font main basse sur la petite monnaie. Ce n'est pas normal qu'on puisse en manquer autant et pour aussi longtemps, s'exclame notre interlocuteur, libraire et vendeur de tabacs. Même lorsque je me présente, muni de mon registre du commerce, dans certaines banques pour demander de la monnaie, les responsables refusent de nous en fournir », confie ce commerçant. Bilel, un commerçant, affirme que des cambistes cachent la petite monnaie pour ensuite la revendre au marché noir. Une situation qui, selon lui, plonge l'activité commerciale dans une gêne générale et un stress permanent. Pour plus d'informations, nous nous sommes rendus au square Port Saïd,. Les personnes qui échangent la petite monnaie se font tout petit aux côtés des cambistes. C'est dans un coin de la place, à l'entrée de Bab Azzoun, que nous croisons Omar, un jeune qui vend des pièces de monnaie courante. Il accepte de nous faire la monnaie d'un billet de 2.000 DA, en pièces de 50 DA et 20 DA. Cette transaction nous aura coûté 200 DA, soit 10% de la somme. Ces monnayeurs sont souvent en relation avec les receveurs de bus et les mendiants, qui détiennent la plus grande quantité de monnaie en circulation, a-t-on appris auprès de l'un d'eux. Nombreux sont ceux qui viennent s'approvisionner en petite monnaie, surtout les pharmaciens qui en ont besoin et ne peuvent demander à leur clientèle de revenir plus tard, a ajouté Omar. Ce dernier ira même jusqu'à dire qu'ils sollicitent les enfants possédant des tirelires.Le mot pénurie est cependant assez fort pour désigner le manque de petite monnaie, selon Djamel Ghazali, membre du Conseil national de l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Il reste tout de même perplexe quant à l'indisponibilité de la pièce de monnaie dans les institutions de l'Etat, tels que le métro d'Alger ou le tramway. Ce qui porte à confusion, c'est le refus des agences commerciales des banques de répondre aux besoins des commerçants en matière de petite monnaie. Toutefois, les représentants des commerçants et la Banque d'Algérie se renvoient la balle, accusant au passage le marché parallèle de cette pénurie de pièces de monnaie. Selon cette dernière, cette situation est qualifiée de normal vu la circulation de grosses sommes d'argent dans le circuit informel.


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