Un marché de dizaines de millions de dinars

Trafic ? Bien que mal connu du grand public, le marché du trafic de pièces archéologiques, estimé à plusieurs dizaines de millions de dinars, connaît un essor sans pareil ces dernières années. Il talonne même de près celui de la drogue.Pour ne citer que la dernière saisie en date?: cinq?pièces de monnaie anciennes qui remontent à l'époque romaine ainsi qu'une autre datant de l'époque islamique et 9 statuettes représentant des personnalités de civilisations antiques ont été saisies par la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Mostaganem au courant du mois écoulé. Selon les services de la police judiciaire de cette wilaya, les faits remontent à la fin janvier 2014 lorsque ce corps de sécurité a reçu des informations selon lesquelles des pièces archéologiques seraient exposées à la vente par un individu. Sur la base de ces informations, ce corps de sécurité a mené une enquête qui s'est soldée par la saisie des pièces qui ont été remises à la Direction de la culture de la wilaya de Mostaganem pour expertise.?Et s'il fallait une preuve de «la bonne santé» de ce marché?: cette prise, somme toute, révélatrice de l'intérêt porté par les réseaux de trafic d'objet d'art en Algérie. En cela, que de véritables réseaux organisés de contrefacteurs pullulent autour. Sept pièces archéologiques, dont la majorité en bronze, remontant à l'époque pharaonique, ont en effet, au courant de ce même mois écoulé, été saisies par les éléments de la Police judiciaire (PJ) d'Aïn Témouchent. Ces dernières se sont, cependant, révélées après expertise, des contrefaçons. Agissant sur renseignement sur la détention par le nommé B.B (54 ans) de pièces archéologiques de l'époque pharaonique, les policiers ont arrêté cet individu en possession d'une statuette représentant le Pharaon et d'une pierre à l'effigie du Pharaon, contrefaites. Une perquisition, effectuée à son domicile a abouti à la découverte et la saisie de quatre petites coupes en bronze et une petite assiette plate datant de la même époque. Toutes des imitations. Les pièces saisies ont été confirmées de «contrefaçon» par le laboratoire régional d'Oran, a indiqué le chef de service de la Police judiciaire, ajoutant que l'individu mis en cause, qui proposait ces pièces à la vente contre de très grosses sommes d'argent, sera poursuivi en justice pour «escroquerie».