Algérie

Un marché de 23 milliards de dollars



Un marché de 23 milliards de dollars
Pour certains, le Code des marchés publics n'est pas respectéIl s'agit de 50 000 types de pièces de rechange importées chaque année, pour une valeur qui frôle en 2015 le montant de 23 milliards de dollars.Le spectre du mécontentement et du favoritisme semble avoir plané sur le Salon international des fournisseurs de produits pétroliers et gaziers, tenu à Hassi Messaoud, et ce malgré la satisfaction de certains, et une fréquentation de 7000 visiteurs.Au coeur de la discorde, l'intérêt particulier que portent les donneurs d'ordre du secteur des hydrocarbures aux seules sociétés étrangères considérées comme plus performantes et plus professionnelles que les entreprises algériennes. Pour ces dernières, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une injustice et soutiennent qu'elles ont les mêmes performances et sont aptes à relever le défi, et considèrent que l'application du Code des marchés publics n'est pas respectée. «Pourquoi préfère-t-on attribuer un marché à quelqu'un qui va transférer la devise à l'étranger au détriment d'une société nationale qui peut créer de la richesse, de l'emploi et participer activement à l'essor de notre économie», s'indigne le gérant de la société Raal spécialisée dans les ascenseurs et les matériels de levage.Or, l'enjeu s'avère considérable sur plusieurs plans. Il s'agit de 50.000 types de pièces de rechange importées chaque année, pour une valeur qui frôle en 2015, le montant de 23 milliards de dollars. Une manne qui a suscité plusieurs rencontres entre notamment le groupe Sonatrach et la Sonelgaz en vue de concrétiser des contrats de sous-traitance, et ce depuis 2011.Mais ce n'est qu'en 2014 qu'une cinquantaine de contrats furent réellement signés, pour la fourniture de pièces mécaniques, mais cela s'est avéré être un réel flop, puisque les importations continuent au même rythme et leur montant ne cesse d'augmenter «Hormis le tube, les câbles, la vannerie, pour le reste tout est importé», révèle le directeur de la division Engineering et Construction à la Sonatrach. Ce dernier explique que les portes de Sonatrach ont toujours été ouvertes aux investisseurs algériens privés et publics, cependant celles-ci ne sont pas arrivées à répondre à ces attentes.Dans le même ordre d'idées Sonatrach exhorte les entreprises algériennes à s'engager davantage et à mieux s'adapter aux exigences de l'activité des hydrocarbures. Dans ce sens, le même responsable annonce la tenue de rencontres régulières et par filières avec les PME nationales, et ce dans le but de mettre en place un dispositif de communication pour informer sur les différents besoins de la Sonatrach dans plusieurs domaines.Par ailleurs, pour les observateurs le mal est plus profond. Il réside dans la politique d'investissement des entreprises algériennes, qui, pour la majorité semblent croire que les éventuels contrats avec Sonatrach peuvent être suffisants pour leur survie et leur maintien. Or, dans ces cas on parle d'exclusivité où les contrats sont conditionnés par de fortes commandes destinées à un seul fournisseur, ce qui n'a jamais été le cas.Nos interlocuteurs dénoncent le fait qu'un nombre important d'entreprises de biens et services sont créées dans le secret espoir de décrocher des contrats avec Sonatrach. En général, elles se retrouvent en surinvestissement puis en surendettement, car les contrats, au même titre que les commandes, font très rarement l'objet d'exclusivité. Il est clair que pour les observateurs, ces entreprises doivent axer leurs efforts sur des investissements plus étudiés, qui viseraient plus de débouchés commerciaux, et des parts de marché qui ne soient pas exclusivement dans l'activité pétrolière. Sur un autre plan, le fait le plus marquant de cette situation demeure l'ampleur de la facture d'importation des pièces de rechange, s'élevant à 23 milliards de dollars, elle représente 38% de la facture globale d'importation. Il va sans dire qu'un terrain d'entente doit être trouvé entre le secteur des hydrocarbures et les PME algériennes pour réduire cette facture qui ne tend qu'à s'alourdir.




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