Algérie

Un manque flagrant d'antidouleur



«50 à 70% des patients souffrant de la douleur suite à leur cancer ne sont pas soulagés, alors que 90% des douleurs peuvent être traitées», a déclaré le Pr Oukal du centre de lutte contre le cancer de Bouzaréah lors  des 8es journées d’information et de lutte contre la douleur organisées par le laboratoire Biopharm en collaboration avec la société algérienne d’évaluation et de traitement de la douleur. Pourtant, poursuit-il, la douleur engendrée par une néoplasie et les gestes médicaux a des conséquences physiques, psychologiques et sociales. Elle peut même constituer une source de dépression d’où la nécessité d’une prise en charge totale comme tout autre pathologie. Dans son intervention axée sur l’état des lieux de la prise en charge de la douleur en Algérie, le Pr Oukal regrette que seulement deux centres antidouleur existent à l’échelle nationale. Les traitements thérapeutiques utilisés sont les antalgiques et les morphiniques qui sont malheureusement non disponibles au niveau national. «Seulement deux pharmacies dispensent ce type de produits (morphine). En plus, les prescripteurs sont dans l’obligation d’utiliser les carnets à souches et ces médicaments ne sont pas remboursés»,  regrette-t-il.  Abondant dans le même ordre d’idées, le président de l’association de prise en charge de la douleur, le Pr Brahim Griene, a affirmé que l’Algérie compte parmi les rares pays qui n’utilisent pas les morphiniques, ce qui induit une mauvaise prise en charge de la douleur. Citant les différents types de douleurs, notamment celles des cancers, douleurs en chirurgie orthopédique, douleurs articulaires et douleurs post-opératoires, le Pr Griene a défini la douleur comme un phénomène complexe. Il recommande une obligation pour la prise en charge de la douleur et l’inscrire dans le cursus universitaire comme une pathologie.
Les traitements, en l’occurrence les morphiniques, poursuit-il, ne sont vendus que dans deux pharmacies dans la capitale. Le Pr Griene a d’autre part, appelé à l’ouverture d’une structure pour la prise en charge de la douleur au niveau de chaque centre de lutte contre le cancer et qui sont au nombre de 48 selon le plan du ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière. Le Pr Djoudi de l’EHS de Douéra a, quant à lui, mis l’accent sur les douleurs rhumatismales et insisté sur la prise en charge de ces douleurs et réduire de leur intensité. Le laboratoire Biopharm se félicite, par ailleurs, du lancement de son nouveau produit, un antalgique (Xamadol) qui contribue, selon le Dr Kerrar, au traitement de la douleur de palier II de l’OMS en insistant sur le caractère important de cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la formation continue. Il a tenu à préciser également que le laboratoire qui fabrique déjà une soixantaine de produits compte mettre sur le marché une quinzaine de nouveaux médicaments en 2011.

 


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