Algérie

Un manque à gagner général passé par pertes et profits Quelles conséquences économiques après la fermeture du pont de Sidi Rached '



De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
Le pont de Sidi Rached est resté fermé près de 70 jours. Cette fermeture n'a pas été sans impact sur le fonctionnement de la cité. Bien entendu, ce sont les habitants qui ont été les plus pénalisés par cette fermeture, laquelle, toutefois, s'imposait du fait des grands risques qui en auraient découlé si des travaux de réhabilitation n'avaient pas été entamés.Au-delà des désagréments occasionnés aux milliers d'usagers et, plus particulièrement, aux fonctionnaires, écoliers et étudiants qui l'empruntaient pour rejoindre, dans des conditions normales sur une distance de quelques centaines de mètres l'autre bout de la ville, l'historique ouvrage d'art constituait tout autant un véritable exutoire face à l'engorgement endémique de la ville, en matière de circulation automobile dont il assurait, vaille que vaille, une relative fluidité.Il est certain que depuis le 21 septembre dernier, date de sa fermeture, et le 1er novembre dernier, date de sa réouverture, c'est l'administration et les nombreux employeurs relevant du service public qui ont pâti de la mise en veille de l'ouvrage d'art. Il est clair que l'absentéisme, déjà phénoménal - est-il nécessaire de le souligner - a atteint des pics rarement égalés. Les responsables n'évoquent pas ce cas de figure et pour cause, le défaut de culture en ce sens, autrement dit, le respect de la notion de travail même, sachant que les principaux employeurs implantés encore au plein centre-ville sont à l'image des services communaux dans leur ensemble : la poste, toutes spécialités confondues, les services de l'ex-Sonelgaz, les banques, le tribunal et la cour de justice, la compagnie nationale de navigation aérienne, la direction des finances, le siège de la sûreté de wilaya' en fait, un important conglomérat d'établissements et organismes d'utilité générale pour les habitants. Sur cet aspect précis de la question, il semble incontestable que dans leur globalité, tous ces organismes ont participé au fonctionnement au ralenti, auquel ils n'ont jamais dérogé.
Les dysfonctionnements, qui se sont installés depuis le 21 septembre, ont très certainement leurs conséquences sur le plan économique, sauf qu'il relèverait de la performance que d'espérer obtenir une évaluation du manque à gagner observé durant les soixante-dix jours de fermeture du pont de Sidi Rached. Le seul indicateur à même d'être une référence, voire de constituer un possible ordre de grandeur, a été visible auprès du nouveau parking ouvert, il y a moins d'une année, à l'entrée dudit pont. Un parking de cinq étages réalisé justement pour désengorger le centre-ville dans la mesure où aussi bien visiteurs d'un jour qu'habitants de la ville disposaient, depuis sa mise en exploitation, d'une véritable bouffée d'oxygène. Nous avons suivi régulièrement (d'un mois à l'autre) le fonctionnement de ce parking appelé à contenir près de 600 véhicules, pour constater progressivement que son remplissage se faisait laborieusement aux premières semaines, pour enfin atteindre une vitesse de croisière au début de l'été.Le meilleur moyen de jauger la situation consistait donc à connaître l'avis du gérant du parking. Celui-ci confirmera exactement ce qui était susceptible de l'être : l'activité a très nettement décru pour atteindre presque un niveau quasi nul. D'où, par ailleurs, la démarche du gérant auprès de l'APC pour une négociation autour d'un «impondérable» dont le manque à gagner prenait une allure littéralement dramatique pour lui. Arbitrairement, les calculs pourraient donc facilement être faits, et l'impact économique connu à partir du principe que si les cinq niveaux du parking accueillaient 532 véhicules, ce chiffre devait être revu nettement à la hausse en raison de la rotation des véhicules garés. En fait, sa contenance réelle en termes de location tournerait autour de 800 voitures en moyenne. Il faudrait également y rajouter 16 magasins, dont l'ouverture a été remise sine die à cause des risques de fonctionnement aléatoire en l'absence de potentielle clientèle.
La fermeture du pont de Sidi Rached a tout aussi pénalisé les transports collectifs, notamment ceux desservant les grandes cités, villages et villes périphériques (Khroub et nouvelle ville Massinissa), réduisant nettement le chiffre d'affaires des transporteurs, compte tenu de la réduction des rotations, elles-mêmes soumises aux conditions de circulation impossibles. A titre d'exemple, un parcours de 16 km était fait dans une moyenne de 80 minutes, alors que, bon an mal an, et malgré des conditions relativement épouvantables prévalant avant la fermeture du pont, le même trajet pouvait être fait en 40 minutes au maximum.En l'absence de données précises que nul d'ailleurs ne peut se targuer de pouvoir produire, que ce soit l'administration en général, les services de l'ONS, la direction des transports, etc., il ne peut qu'être fait confiance à l'empirisme. Quoiqu'il en soit, durant 70 jours de travaux, il est plus qu'évident que le coût économique réel de cette mesure a bel et bien pesé. Mais'


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