Malgré la levée populaire en masse contre sa décision anticonstitutionnelle de rester au pouvoir pour une période indéterminée après la date butoir du 28 avril pour la fin de son mandat présidentiel et le rejet de la feuille de route qu'il a annoncé vouloir mettre en ?uvre durant la prolongation de son exercice du pouvoir, Bouteflika semble déterminé à passer outre le refus populaire et les appels qui lui sont lancés de toutes parts à renoncer à son funeste projet. Même si Bouteflika a peut-être estimé que son projet est la solution à la crise politique engendrée par son intention de briguer un cinquième mandat, la sagesse et l'amour qu'il dit avoir pour l'Algérie et son peuple devraient le convaincre qu'il n'est plus en son pouvoir de décider ce qui est bon ou non pour ce pays et ce peuple.L'obstination qui est la sienne est la marque d'un homme d'Etat qui se pense investi d'une légitimité supérieure à celle que confère la souveraineté populaire qui s'est prononcée pour son départ sans condition ni préalable. Pour aussi entêté qu'il soit à aller au bout de son projet, Bouteflika ne peut que constater que c'est mission impossible pour lui au vu du vide qu'il rencontre dans ses tentatives de lui rallier des forces politiques et des représentations sociétales susceptibles d'en rendre acceptable la mise en ?uvre. Le gouvernement des «compétences» qu'il a cherché à mettre en place ne verra certainement pas le jour d'ici la date fatidique du 28 avril, date d'expiration du mandat présidentiel légal. La conférence nationale inclusive qu'il a voulu réunir n'est pas prête elle aussi à prendre corps.
Quel que soit leur positionnement à l'égard du mouvement populaire qui réclame le départ de Bouteflika et du régime qu'il incarne, les forces politiques, sociales et les personnalités qu'il a tenté avec son clan de convaincre à participer au gouvernement Bedoui ou à prendre part à la conférence nationale inclusive lui ont opposé qui une humiliante fin de non-recevoir, qui des excuses improbables pour récuser ses offres. Comment dans ces conditions s'imagine-t-il encore en mesure de rester au pouvoir après le 28 avril alors qu'avant cette date il constate que pour son peuple et l'ensemble des forces agissantes de la classe politique et de la société civile il n'est plus un acteur avec qui négocier son après-règne '
Bouteflika a accédé au pouvoir dans des conditions qui ont durablement suscité contre lui des procès en usurpation. Procès dont il authentifie la validité en s'accrochant à ce pouvoir quitte à ce que son obstination engendre pour le pays un vide constitutionnel propice aux tentations aventuristes que nourrissent des assoiffés du pouvoir en embuscade.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 27/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com