La dépréciation du dinar fait des victimes parmi les opérateurs en pharmacie. En l'absence d'un antidote, certains opérateurs « risquent » de vendre à perte, alors que d'autres ont décidé d'« arrêter » la production de certaines molécules. Yacine Benachoura, general manager chez Pharmethic, estime que le maintien du calcul actuel des tarifs, et ce, quel que soit le niveau de dépréciation du dinar, contraint l'opérateur local à vendre à perte ses médicaments. « Nous demandons une révision profonde du prix de vente à la fabrication qui est figé pour cinq ans », suggère-t-il. Dans ce contexte, il a fait savoir que plusieurs pistes ont été proposées aux ministères de la Santé et du Commerce. Selon lui, la vraie solution réside dans la libéralisation des prix en donnant la possibilité à l'opérateur de calculer ses marges. Car, pour lui, augmenter les marges ne suffit. Et pour cause, « la révision de la marge serait sans effet si le dinar continue à glisser. Il serait très difficile de couvrir les pertes », a-t-il justifié.Le directeur général de Biolyse, Nadir Abderrahim, fait part des mêmes craintes. « Il est urgent de dégager une piste de réflexion à partir du moment où la valeur de la monnaie nationale ne cesse de dégringoler », a-t-il souligné, affirmant que cette situation ne peut pas être absorbée par les opérateurs. D'ailleurs, il a annoncé « la mise en veilleuse » de plusieurs projets d'investissement. Pis, « des laboratoires ont déjà cessé la fabrication de certaines molécules parce qu'ils jugent inacceptable le prix de vente, », a-t-il affirmé. Pour y remédier, il a préconisé de revoir la méthode et la façon de calculer les tarifs. « Nous ne sommes pas pour une augmentation anarchique des prix, mais nous pouvons nous entendre pour chercher les meilleures méthodes à ce problème. La révision de la marge est certes une bonne décision mais elle reste insuffisante, car elle ne dépassera pas les 3% alors que la perte due au change est de plus 40% pour le dollar depuis deux ans », a-t-il argumenté.De son côté, le président-directeur général du groupe Santé laboratoire, Mohamed Boudjellel, a indiqué que la dépréciation du dinar n'aura aucun impact sur les tarifs des médicaments. Selon lui, les consommateurs continuent à payer leurs médicaments normalement du moment que les opérateurs sont régis par le prix de référence qui a une durée de cinq ans. Néanmoins, il a reconnu que la situation est difficile pour les promoteurs locaux qui « vont subir cette dépréciation et qui seront dans l'incapacité de l'intégrer dans leur structure des prix ».Pour lui, « il existe divers artifices susceptibles d'atténuer la dépréciation comme la diminution de la TVA appliquée aux intrants et la révision de la marge bénéficiaire de l'industrie pharmaceutique », juge-t-il. Le directeur de la pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé, Hammou Hafed, a fait savoir, mardi dernier, à Alger, qu'un comité interministériel est en train de se pencher sur la révision de la marge bénéficiaire des opérateurs. Selon lui, il est impératif de trouver un équilibre entre l'aspect économique et la nécessité de protéger les malades.
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Posté Le : 18/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amokrane H
Source : www.horizons-dz.com