Algérie

Un mal endémique'



Un mal endémique'
Beaucoup a été dit et écrit sur la chute du prix du baril de pétrole que connaît l'Algérie. Pour des raisons exogènes, convient-il de souligner, imposées le plus souvent par l'égocentrisme et la soif de domination du complexe militaro-industriel américain. Ayant miraculeusement échappé à la récession économique à l'origine de ses invasions en Afghanistan et en Irak, il affiche clairement sa volonté de mettre au pas tous les pays attachés à leur souveraineté nationale ou soupçonnés de nouer des liens économiques tant avec la Chine qu'avec la Russie. Un axe qu'il tente d'affaiblir après la signature de l'Accord sur le nucléaire iranien et son dessein inavoué d'empêcher la puissance chiite de se joindre à ce véritable front anti-hégémonique. Dans un pays où les hydrocarbures représentent 96% des recettes extérieures et 60% du budget de l'Etat, le manque à gagner est considérable. Selon certaines sources, les recettes engrangées grâce aux exportations de gaz et de pétrole ont baissé de 42,8% durant les quatre premiers mois du présent exercice et le déficit public connaît une chute à peine maîtrisée. Cela souligné, il ne serait pas exagéré de dire que le mal est plutôt en nous, dirigeants et administrés. Il semble de plus en plus évident que l'Algérie soit frappée par un mal endémique: un manque d'imagination des plus flagrants, castrateur à bien des égards. L'impasse politique qui en découle en propose une image à tout le moins insolite tant la démarche se caractérise par une curieuse et non moins flagrante absence d'unité de pensée et d'action. Une dissonance à tout le moins révélatrice de la nature politique d'une bourgeoisie d'Etat incapable d'être au diapason de ses projets que ce soit dans le cadre du socialisme spécifique ou de sa volonté de s'inscrire dans la libéralisation économique du pays. A défaut de réformes structurelles et superstructurelles profondes et/ou de remise en question salutaire d'une conception surannée, donc obsolète de la gestion des affaires du pays, les situations dramatiques, inéluctables en pareil cas, sont sempiternellement attribuées aux concepts, pourtant imposés, et non à la manière dont les idées sont traduites dans les faits par les commis de l'idéologie dominante. En l'absence d'autocritique et de prise en charge sur des bases objectives de la réalité concrète, tous les coups sont permis. Et la mauvaise fois aussi, celle de certains «entrepreneurs» dont le rêve, à peine dissimulé, consiste à vouloir investir avec le seul argent de la vieille, poussant l'outrecuidance jusqu'à se présenter comme une sorte d'alternative à un pouvoir que la crise plurielle actuelle met au pied du mur. Le socialisme spécifique, longtemps imposé et adulé, est voué alors aux gémonies, quand il n'est pas accusé d'être à l'origine de tous les maux d'une société qualifiée, toute honte bue, «d'assistée» et «d'intégriste». Il en sera de même de la privatisation, conçue le plus souvent pour être en adéquation avec l'air du temps dans le cadre d'une mondialisation qui ne prend pourtant pas en considération les états d'âme, encore moins la précarité dans laquelle se débattent les masses déshéritées. Un noeud gordien que cette situation dramatique qui s'annonce, malgré les propos rassurants du Premier ministre, mais qu'il est possible de juguler et de transformer en possibilités d'action. Pour peu qu'un débat démocratique s'instaure entre les patriotes de ce pays qui ont à coeur la souveraineté nationale, la mise à mort de la rente et l'application de la justice sociale à l'ombre d'une économie nationale revigorée par le dynamisme et l'efficacité de ses secteurs tant public que privé.




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