Algérie

Un livre se propose de revisiter l’histoire des relations entre l’Algérie et le Maroc



Du révisionnisme à la sauce marocaineUn historien marocain vient de publier un livré intitulé «Les origines de la crise dans les relations maroco-algériennes» dans lequel l’auteur tente de faire admettre que le conflit du Sahara Occidental est loin d’être la cause de frictions entre les deux pays. D’après lui, la cause du malentendu entre l’Algérie et le Maroc remonterait plutôt à l’époque coloniale. Ainsi, la guerre des Sables de 1963 n’est que la conséquence, selon lui, de la signature en 1845 du traité de Lalla Maghnia entre la France et le Maroc. Dans ce livre paru aux éditions Bouregreg à Rabat, Zaki Moubarak essaie de restituer, à sa manière, les faits qui ont contribué à la détérioration des relations entre les deux pays voisins. Après avoir passé en revue les différentes crises successives qui ont provoqué, plusieurs fois, la rupture de ces relations entre les deux pays et souligné, bien sûr, que ces mêmes relations étaient tendues bien avant l’éclatement du conflit du Sahara Occidental, Zaki Moubarak laisse entendre que ce sont les traités conclus entre le gouvernement Marocain et la France qui mettront le feu aux poudres entre les deux pays. Précisément, «le traité de Lalla Maghnia» signé le 18 mars 1845 entre le Maroc et la France qui stipule dans son article 4 que l’Emir Abdelkader est considéré comme un «hors-la-loi». Depuis, les Algériens accusent, selon lui, les Marocains de «haute trahison historique» ayant eu pour conséquence directe la reddition de l’Emir Abdelkader, en 1847. Et pour donner davantage de consistance à son assertion, Zaki Moubarak estime que ce fameux traité de Lalla Maghnia a obligé le Maroc à accepter une définition imprécise de ses frontières avec l’Algérie. De même qu’il considère, last but not least, la guerre des Sables de 1963 comme la «conséquence immédiate» du traité de Lalla Maghnia de… 1845. Plus explicite sur ce «contentieux frontalier» entre les deux pays, l’auteur met curieusement en avant un accord signé le 6 juillet 1961 entre le Roi Mohammed V et Ferhat Abbas président du GPRA. Dans cet accord, l’Algérie reconnaîtrait, d’après lui, l’existence du problème que pose la délimitation des frontières algéro-marocaines «imposée arbitrairement» par la France. Le gouvernement de l’Algérie indépendante refusera, selon lui, de reconnaître par la suite les engagements nés de cet accord. De son côté, le souverain marocain aurait, d’après lui, rejeté les propositions françaises tendant à lui restituer «les zones marocaines spoliées de Tindouf et de Colomb-Béchar, annexées à l’Algérie française en 1934». Mohammed V aurait alors préféré s’entendre avec les dirigeants algériens sur le devenir de ces zones que de porter un coup de poignard sur le dos des frères algériens en lutte pour leur indépendance. Voilà brièvement la thèse avancée par cet historien qu’on dit très proche du palais royal. Enfin, Zaki Moubarak ne manque pas de reprocher également aux Algériens qui feignent, selon lui, d’ignorer, aujourd’hui, le soutien apporté par le peuple marocain à la lutte pour leur indépendance. D’ailleurs, l’auteur est plutôt intarissable lorsqu’il s’agit d’énumérer l’aide marocaine apportée à la révolution algérienne «sous toutes les formes possibles, à tous les niveaux de la société et aux différents échelons gouvernementaux». Cela dit, Zaki Moubarak ne souligne pas assez que la solidarité du peuple marocain frère était un geste naturel. De même qu’il n’évoque pas suffisamment les aspirations des deux peuples liés non seulement par la géographie, l’histoire, la religion, les langues et surtout un… destin commun.


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