Algérie

Un livre-passerelle



Un livre-passerelle
Pour Mme Semmari qui vit en France sans nullement couper les liens avec son pays d'origine, le message est clair. « On peut avoir deux cultures sans être déchiré et évoluer dans la société normalement dans n'importe quel pays d'accueil », a-t-elle souligné. « Dans la vie, il faut s'adapter et respecter tout le monde. » A partir de ce postulat, il faut organiser un système pour faire profiter les deux cultures, être dans le partage mais pas dans l'exclusif », a-t-elle expliqué. « Chroniques françaises, destins algériens »* est un livre où sont rassemblés 50 portraits de femmes et d'hommes (la parité est respectée) qui ont une double culture vécue sans déchirement. Ce livre s'adressant aux Algériens, aux Franco-Algériens, aux Algéro-Français et aux Français, dégage un message très fort. « Il faut arrêter de penser qu'on n'a pas de culture même si on est ailleurs », a-t-elle martelé. Elle citera son exemple de fille née en France donc française mais très attachée à la culture d'origine de ses parents. Son combat est de faire quelque chose ensemble au lieu de diviser et faire l'amalgame entre les Arabes et le terrorisme. Il y a une soif, dit-elle, chez les enfants des émigrés, avec un potentiel extraordinaire, qui veulent revenir au pays et y investir. Ils veulent surtout faire profiter les Algériens du transfert technologique, de compétences réciproques, du know-how, du savoir-faire, du médical, etc., dira-t-elle lors d'un débat qui a suivi la présentation du livre.« Une étincelle jaillit dans l'âme »Mme Semmari a voulu faire sortir de l'ombre, les personnes qui ont réussi, sont bien intégrés et à l'aise dans les deux cultures. Celles qui ne sont pas souvent sous les feux de la rampe médiatique. L'idée de faire cet ouvrage a été inspirée par son fils Adel âgé de 13 ans. Pour elle qui voyage tout le temps entre la Chine, la Russie et le Maroc, étant directrice de communication, depuis 20 ans chez « Veolia environnement », Adel lui fait la remarque que l'Algérie est absente de son agenda. Comme une étincelle qui jaillit au fond de son âme et profitant de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, elle s'est aussitôt mise au travail. « Le casting » a commencé dans toutes les régions de France pour débusquer les talents cachés et méconnus. Pendant une année, au bout de cette quête qui a concerné 500 candidats, 50 d'entre eux ont été retenus. Chacune de ses valeurs répondait aux critères qu'elle avait retenus. Il s'agissait d'être à l'aise aussi bien dans l'un ou l'autre des ses deux pays (d'origine et d'accueil). Il fallait aussi présenter un parcours exemplaire, exercer un métier revalorisant (médecin, chef d'entreprise, politicien, musicien...). Mme Semmari, à travers cette galerie de portraits, se sentant interpellée a voulu restaurer l'image, selon elle, « abîmée par les extrémistes qui étiquettent les Maghrébins des banlieues de délinquants, de marginaux voire de... terroristes ». On n'y trouve pas certes les grands noms d'Algériens qui ont réussi outre-mer à l'image de Zizou, Kad Merad ou Yamina Benguigui. L'auteure de « Chroniques françaises, destins algériens » s'est fait un point d'honneur d'évoquer des anonymes qui ont percé et se sont imposés. Le plus souvent au bout de grands sacrifices et de sueur. Militante pour le rapprochement des deux rives, l'auteure veut rassembler. Elle affirmera lors de sa rencontre avec la presse que « la majorité des quelques trois millions d'Algériens qui vivent en France ne pose pas de problèmes ». « C'est l'extrémisme politique qu'il faut combattre », a-t-elle martelé. A propos de la publication de son livre dans une maison d'édition algérienne, elle dira qu'« outre l'acte militant, (elle) fut agréablement surprise par la qualité de l'impression ». Dans la collection « L'Algérie qui gagne » qu'elle développe, un autre livre est déjà en chantier, il concerne les compétences locales des chefs d'entreprise algériens. Elle esquissera plusieurs portraits.Rabéa F.*« Chroniques françaises, destins algériens », Editions Chihab, 110 pages.




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