Contrairement aux années précédentes, la commémoration du 20e anniversaire de la mort de l'érudit cheikh Ahmed Atba Benatba de Chlef, célébrée au cours de la semaine, n'a pas connu l'engouement habituel, où séminaires, colloques et autres journées d'étude étaient à chaque fois au programme que des grands chouyoukh et historiens animaient durant plusieurs jours.Conséquemment aux mesures de prévention dues à la Covid-19, les proches et les amis du défunt se sont contentés d'une exposition de documents, d'ouvrages et de photos qui relatent les différentes étapes de la vie professionnelle de celui qui avait formé, des années durant, à l'époque coloniale, des générations qui n'ont pas tardé à reprendre le flambeau du cheikh. "Tous ses élèves étaient devenus par la suite des cadres de l'Etat qui ont su comment faire sortir les populations algériennes, alors pauvres, démunies et opprimées sous l'occupation coloniale, de l'analphabétisme dans lequel elles sombraient durement.
La lutte contre l'analphabétisme était, durant toute sa carrière professionnelle, son principal cheval de bataille", dira Moulay Atba Benatba, fils du cheikh, en marge de ladite exposition tenue à l'école coranique El-Falah qu'il a lui-même fondée il y a quelques années. Tout en respectant les mesures barrières sanitaires imposées, les quelques visiteurs rencontrés (des jeunes, des étudiants et même des assoiffés de savoir) ont tous pris connaissance des étapes difficiles et délicates que l'érudit défunt Ahmed Atba Benatba avait traversées.
Historien et religieux, cheikh Ahmed, natif d'El-Attaf (Aïn Defla) en 1916 et descendant d'une famille de juristes et de savants, puisque son père cheikh Djilali avait dirigé, des années durant, une institution religieuse qu'il avait lui-même fondée, était dès son jeune âge doté d'une intelligence et d'un savoir-faire remarquables et exceptionnels, notamment dans les domaines des sciences, de l'histoire, de la littérature arabe et de la jurisprudence entre autres. Il disposait déjà d'une capacité importante et inégalable en ce qui concerne l'étude approfondie des oulémas, à l'exemple de Sidi Khelil et de l'imam Malek, d'après de nombreux témoignages.
"C'est pourquoi d'ailleurs on ne tardera pas à lui attribuer de grandes responsabilités surtout en matière d'enseignement et de formation de qualité que dispensait l'école El-Khaldounia d'El-Asnam (Chlef actuellement) qu'il avait créée en 1935 avec d'autres chouyoukh", racontaient brièvement de nombreux historiens dans diverses occasions à Chlef. Mais pour le fils Moulay, il est temps pour les chercheurs universitaires et historiens de se pencher sur le patrimoine culturel et historique "riche et varié laissé par le défunt que nous mettons à leur disposition pour que les futures générations puissent prendre connaissance d'un autre volet de leur histoire, car cela fait partie intégralement partie de leur identité nationale".
AHMED CHENAOUI
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Posté Le : 12/08/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed CHENAOUI
Source : www.liberte-algerie.com