Algérie

Un legs de pensées Evocation. Abdou B. un an déjà...



Un legs de pensées                                    Evocation. Abdou B. un an déjà...
Homme de culture et des médias, ses contributions méritent d'être éditées.
La première journée de l'année 2012 avait été marquée par le décès d'Abdou Benziane, plus connu sous son nom de plume, Abdou B. Naturellement, dans les médias, l'émotion de ses confrères, de cadres publics et privés et d'innombrables lecteurs et lectrices s'était pleinement manifestée, indiquant l'immense notoriété dont il disposait ainsi que la considération et l'affection. Tout aussi naturellement, c'est sa biographie qui avait pris les devants, s'attachant à retracer les différentes étapes de sa vie menée au rythme de la passion. Ainsi, a-t-on parlé de sa naissance en 1944 à Barika, de sa famille et de ses études qui le menèrent, via le fameux lycée El Kerouani de Sétif, à la première promotion après l'indépendance du pays de l'Institut national de journalisme.
Ainsi a-t-on abordé son passage, lors de son service national, à la rédaction en chef du journal de l'ANP, El Djeich auquel il insuffla une dimension professionnelle et une véritable qualité culturelle, chose étonnante et unique au monde qu'une revue militaire puisse devenir aussi une référence dans le domaine des arts ! Ainsi, a-t-on loué la revue Les Deux Ecrans qu'il avait créée en 1977 à la télévision nationale avec une équipe émérite qui comptait notamment la grande critique de cinéma, Mouny Berrah, et qui devint aussi une publication de référence pour les cinéphiles algériens ainsi que les professionnels et chercheurs en Algérie et à l'étranger. Ainsi, a-t-on signalé ses différentes escales rédactionnelles, Révolution Africaine, La Nation, Demain l'Algérie, Le Quotidien d'Oran, La Tribune' et sa contribution, au Mouvement des Journalistes Algériens qui lutta dès 1988 pour la liberté de la presse.
Ainsi, et surtout, car elle est la plus connue et la plus populaire de ses contributions, a-t-on souligné ses deux passages à la télévision nationale (1990-1991 puis 1994) qui constituèrent une révolution dans l'univers médiatique algérien, au point où les téléspectateurs qui découvraient alors avec enthousiasme les chaînes satellitaires, revinrent à la chaîne unique. Mais, au-delà des aspects biographiques indispensables à la connaissance et la reconnaissance de cet homme de conviction, il reste que ce sont ses écrits qui peuvent l'exprimer pleinement. Il a notamment développé dans ses dernières collaborations (des chroniques hebdomadaires au Quotidien d'Oran et à la La Tribune) une réflexion profonde et soutenue sur l'organisation du champ culturel national, défendant, entre autres, l'idée que la mise en place de véritables industries culturelles privées, jouissant du soutien de l'Etat mais également de son rôle régulateur, était indispensable et profitable, y compris d'un point de vue économique.
Il serait particulièrement intéressant de regrouper l'essentiel de ces contributions dans un ouvrage qui permettrait d'enrichir le débat culturel, d'ailleurs pauvre, sinon inexistant. Une telle initiative servirait autant à l'ensemble des acteurs de la vie culturelle, aux journalistes et étudiants en journalisme ainsi qu'aux chercheurs travaillant sur ces domaines. Elle serait sans doute aussi le meilleur hommage que l'on puisse rendre à cet homme dont les idées et les colères manquent cruellement au paysage public actuel.


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