Algérie

Un kamikaze est un suicidaire actif


C?est officiel, les recherches des dernières victimes enterrées sous les décombres des attentats d?Alger sont terminées, de même que les recherches sur l?impossible démocratisation du pays, qui n?ont en fait jamais commencé. Y a-t-il un rapport entre les deux ? Selon les dirigeants, non. Selon les kamikazes non plus. Mais les morts ont été bien enterrés avec les solutions qui auraient pu les empêcher de mourir, même si, comme le dit justement Ahmed Ouyahia, il n?y a pas de solution politique au terrorisme. Le bilan d?après les attentats est pourtant bien là ; en ce dimanche 16 décembre 2007, l?Algérie des survivants continue à flotter avec le même régime au pouvoir, les mêmes hommes au centre de la décision et le même personnel chargé de la sécurité nationale. Oui, la DGSN vient d?annoncer un nouveau plan antiattentats. Pourquoi pas avant ? Parce que le régime algérien est un régime réactif et non pas actif. Il réagit, compte et contre les coups. Il n?agit jamais avant parce qu?il pense encore qu?en l?absence de problèmes majeurs, inondations, terrorisme, séismes ou épidémies, il n?a rien à faire. Assis avec ses troupes de force au milieu de l?échiquier, il ne joue pas, il guette. Il a toujours un coup en retard, il pare, évite et contourne, ce qui explique qu?il est toujours au pouvoir. Un kamikaze est un suicidaire actif. Un islamiste est un imbécile actif. Mais un gouvernant est souvent passif, ou réactif dans le meilleur des cas, et un ambulancier, bon ou mauvais, vient toujours après l?attentat, jamais avant. Quand on contracte un ulcère, on préconise un régime réactif. Un régime actif est celui qui empêche l?ulcère d?arriver. Quelle est la maladie ? Le terrorisme islamiste ou l?autoritarisme au pouvoir ? L?un est-il le symptôme de la maladie de l?autre ? En l?absence de réponse claire, éliminons les corps, la maladie partira avec.
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