Algérie

Un journaliste et un caméraman tués et des dizaines d'autres blessés



Après avoir ciblé les convois humanitaires et les ambulances, Israël poursuit son offensive en tirant sur les rares représentants des médias qui ont la chance d'avoir des correspondants locaux sur place. Hier, de nombreux journalistes et militants des droits de l'homme se sont rassemblés à Ghaza pour dénoncer le pillonage par l'armée israélienne de la tour Jawhara, qui abrite les bureaux d'une vingtaine d'organes de presse, blessant de nombreux journalistes. Une attaque qui intervient au moment où Ala Mourtadji, 27 ans, journaliste à la radio palestinienne, succombait à ses blessures lors du bombardement de sa maison à Beit Zeitoun. Il y a une semaine, le cameraman de la télévision algérienne, Bassal Faraj, a été tué par des tirs israéliens qui ont blessé également une dizaine de journalistes et détruit les bureaux de la chaîne Al Aqsa, du journal Al Rissala et de l'imprimerie Al Rirtissi. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier à New York, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a condamné le bombardement par l'armée israélienne de la tour où résident plus de 20 organisations de presse internationales. Selon le CPJ, au moins un journaliste a été tué dans la bande de Ghaza en relation directe avec son travail depuis l'offensive israélienne. Basil Ibrahim Faraj, un assistant cameraman palestinien, est décédé mardi à l'hôpital en Egypte, après avoir subi des blessures à la tête par des tirs, le premier jour de l'offensive militaire, alors qu'il faisait son reportage.Atif Issa, directeur général de Palestinian Media et Communication Company a déclaré que Faraj et trois autres membres d'équipe travaillant pour la télévision algérienne ont été ciblés par un raid aérien. Pour le CPJ, les coordonnées de la tour Jawhara étaient connues par l'armée israélienne et des projecteurs étaient installés sur la terrasse pour identifier le bâtiment. « L'armée israélienne connaît l'emplacement des installations de TV et de nouvelles maisons dans les bureaux de la bande de Ghaza. Il est tout simplement inacceptable que des journalistes et leurs bureaux soient la cible des tirs », a déclaré le CPJ en rappelant que « les journalistes bénéficient de protection en vertu du droit international dans les guerres, comme à Ghaza ». L'organisation a appelé Israël à « cesser immédiatement ses attaques contre les médias ». Dans deux lettres adressées au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, depuis le début de l'offensive, le CPJ a demandé des explications pour le ciblage des médias palestiniens et a appelé Israël à lever les restrictions qu'il a mises sur l'entrée et la circulation des journalistes dans la bande de Ghaza et le sud d'Israël, mais aucune réponse ne lui a été donnée. A signaler que l'Etat hébreu a interdit aux nombreux envoyés spéciaux dépêchés dans la région l'accès à Ghaza. Ces derniers sont maintenus à quelques dizaines de kilomètres, sommés de rédiger leurs articles avec uniquement la version propagandiste de l'armée. Même ceux qui ont obtenu l'autorisation d'accès auprès de la Cour suprême ont été interdits par les militaires. Les reporters suivent la guerre avec des jumelles, sous l''il de l'armée. Même les journaux israéliens se limitent à des commentaires et des informations fournies par leur gouvernement. Les reportages sur le terrain n'existent pas faute d'envoyés spéciaux à Ghaza. Dans une déclaration publiée la semaine écoulée, Reporters sans frontières a dénoncé ces restrictions et appelé l'Etat hébreu à laisser les journalistes pénétrer la ville de Ghaza. Des appels restés sans réponse parce qu'Israël veut achever son plan génocidaire loin des caméras et des journalistes, ces témoins gênants qui peuvent l'envoyer droit au Tribunal pénal pour crime de guerre.


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