Algérie

Un journaliste de l?AFP raconte?



Un journaliste de l?AFP, Nasir Jaffry, se trouvait à quelques dizaines de mètres du drame quand un attentat suicide a visé jeudi soir l?ex-Premier ministre et chef de file de l?opposition pakistanaise, Benazir Bhutto. Voici son témoignage : « C?est arrivé exactement à 17h16 (12h16 GMT). J?ai entendu deux coups de feu et je me suis dit qu?est-ce que c?est que ça ? Avant que je puisse réaliser ce qui se passait, l?explosion a retenti. » Il y a eu un bruit énorme et j?ai vu une grosse boule de feu et de la fumée. C?était la panique générale. Les gens ont commencé à courir dans tous les sens en hurlant ??c?est une bombe ! Une bombe??. Je me suis aussi mis à courir. Le soleil s?était presque couché et il y avait peu de lumière. J?essayais de ne pas marcher sur les morceaux de chair éparpillés. J?ai vu des corps partout, des corps mutilés. Un homme avec les jambes arrachées, un autre avait perdu une main. Il y avait des dizaines de personnes grièvement blessées et des mares de sang. Des parties du corps du kamikaze jonchaient la route. Il y avait des morceaux de chair brûlée et d?autres qui ressemblaient à de la viande fraîche. Tout d?un coup, j?ai vu la moitié d?une tête. Elle avait été coupée en deux, dans le sens vertical. On ne pouvait distinguer que les cheveux et la peau. Rien d?autre n?était identifiable. Un policier m?a dit que c?était la tête du kamikaze. J?ai juste eu le temps d?apercevoir un 4x4 blanc qui s?éloignait. La foule a ensuite dit que c?était le véhicule de Bhutto, qu?elle était à l?intérieur et que la voiture la transportait à l?hôpital. Les ambulances, gyrophares et sirènes déployés, sont venues évacuer les blessés. C?était le chaos. Les gens aidaient à charger les blessés dans les ambulances. Les gens étaient sous le choc et s?agrippaient les uns aux autres. Au début, on a annoncé que Bhutto était indemne. J?ai pu contourner le cordon de sécurité et prendre une voiture qui m?a emmené à l?hôpital. Là, il devait y avoir 1000 ou 1500 personnes à l?extérieur. J?ai vu un vieil homme qui pleurait. Nous avons perdu notre fille, disait-il. Des jeunes gens criaient : ??Nous avons perdu notre s?ur??. Puis des insultes, certaines très féroces, ont fusé contre le président Pervez Musharraf. Les gens étaient furieux. Les policiers avaient du mal à maintenir le calme mais ils étaient indulgents. Ils percevaient la colère de la foule et le moindre de leur geste pouvait faire dégénérer la situation. »


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)