Algérie

Un journaliste au grand c'ur s'en va



Un journaliste au grand c'ur s'en va
Bien triste a été la journée d'hier pour la presse algérienne. La nouvelle est tombée tel un coup de massue sur l'orgueil d'un métier qui oublie souvent que nous sommes faits de chair et de sang. La Faucheuse, qui ne semble pas se rassasier de la moisson dans la prairie de la presse, a jeté son bras implacable pour emporter, à l'âge de 53 ans, notre ami et confrère Chaouki Madani. Ce journaliste professionnel, au long parcours jalonné de succès et de bravoure, s'est arrêté d'écrire pour goûter au repos éternel. Chaouki, ce bon vivant au sourire impérissable, a bu jusqu'à la lie la coupe de la mort comme un dernier affront à la vie qui n'a pas toujours été tendre avec lui. Chaouki encore, cet homme au bon c'ur et à la grande âme a rejoint l'Eternel, laissant la vie à sa vanité et à son orgueil. Chaouki c'est aussi cet homme valeureux qui a donné 24 années de sa vie à son métier, qui coulait dans ses veines comme ce liquide rougeâtre qui anime la fougue d'un bon journaliste. Il était atteint jusqu'à l'os par le professionnalisme qu'il ne trahissait même pas d'une virgule. Notre ami, notre confrère est mort d'un arrêt cardiaque car il avait du c'ur et ne le soumettait point aux enchères.Au cours de son chemin riche et plein de surprises dans l'aventure journalistique, Chaouki n'hésitait jamais et gardait son légendaire sourire, même face à l'adversité. Les dures années de terreur n'ont pas eu raison de son ardeur. La scène politique n'avait point de secret pour le chevronné qu'il était. Il excellait dans son travail, qu'il exerçait, contraint et forcé, loin de sa famille. Un sacrifice qui ne lui sera pas bien rendu par son autre « famille », la presse, qui ne se soucie pas assez de la situation de précarité des journalistes. La plume de Chaouki s'est arrêtée d'écrire et son encrier s'en trouve orphelin. Victime du destin ou de l'ingratitude du métier, Chaouki quitte toutefois ce monde le c'ur léger de n'avoir point failli dans sa mission. Il a marqué son passage sur cette terre du sceau de la sincérité, de l'honnêteté et de la mansuétude. Heureux il sera dans le monde de la seule vérité. Nos pensées vont à sa femme et à ses deux enfants, Nazih (19 ans) et Rim (14 ans), à qui nous présentons nos très sincères condoléances et que nous assurons de notre soutien. L'enterrement de notre confrère aura lieu aujourd'hui, au centre-ville de Médéa, à 10h.Parcours du défuntNé le 20 novembre 1956 à Sidi Aïssa, dans la wilaya de Médéa, Chaouki Madani a débuté sa carrière de journaliste en 1985 au journal El Chaâb. Il rejoint El Mountakheb en mars 1990 pour le quitter en août 1995. Il fit un passage par El Waqt, puis fut désigné, de janvier 1996 à juin 1997, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Essabah El Djadid. Chaouki Madani a intégré l'équipe rédactionnelle d'El Khabar le 12 juillet 1998 jusqu'à avril 2008. Le parcours professionnel s'est terminé par des passages dans les quotidiens El Djazaïr News, El Fadjr et El Waqt.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)