Algérie

Un journalier vendeur de chaussures s'immole par le feu


Hier, dimanche, le marché de la Bastille a vécu une scène des plus insoutenables. Un journalier du quartier qui y travaille depuis près de 20 ans a tenté de se donner la mort en s'immolant.Le drame s'est produit dans la matinée lorsque des policiers ont intimé l'ordre aux vendeurs ambulants de quitter les lieux et de ramasser leurs marchandises disposées sur des tables de fortune. La même instruction a été adressée aux propriétaires de magasins qui avaient sorti leurs marchandises devant leurs devantures.
La victime, la quarantaine et père de deux enfants, faisait partie de tous ces vendeurs. Il vendait ce jour-là des chaussures et des tongs. Au niveau de ce marché, des témoins de la scène nous ont affirmé que leur ami de longue date s'est contenté de ramasser sa marchandise et s'en est allé. « On lui a crié de revenir, qu'on a l'habitude, ils partiront et on remettra notre marchandise à la vente. Mais il ne nous écoutait plus, il semblait ailleurs.» Quelques minutes plus tard, il revint, alluma son portable, s'aspergea d'essence, puis mit le feu à son corps en live sur sa page Facebook.
Aussitôt, les voisins de table, terrorisés, accoururent pour contenir les flammes, un vendeur a eu même le bras brûlé durant la tentative d'éteindre le feu. Son ami qui expose sa marchandise à côté de lui nous a confié, les larmes aux yeux : « Cela fait 3 mois qu'il n'a pas travaillé, il s'est endetté pour acquérir ces articles car il devait, coûte que coûte, rembourser ses dettes. Il était à bout et se voir interdire la vente était la goutte d'eau de trop .» Aussitôt, pompiers, ambulanciers, police se sont déplacés et prirent en charge la victime. L'on saura qu'elle se trouve dans un état grave. Les marchands, dépités et en colère à la fois, s'insurgent : « Comment vivre si on ne travaille pas ' Comment rembourser nos dettes ' Nous n'avons même pas eu droit à l'aide des 10 000 DA. Que faire dans ce cas-là, mourir de faim, ou bien réagir comme notre pauvre ami '! ». Les témoins de l'horrible scène criaient leur courroux, promettant qu'ils ne se laisseront pas faire.
Amel Bentolba
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)