Algérie

Un jour je saurais... 57e partie



Un jour je saurais... 57e partie
Résumé : Nora retrouve un peu de sa sérénité auprès de Mme Claude. Cette dernière l'avait prise en sympathie et l'appréciait énormément. Elle était surtout désolée pour elle, et pour tout ce qui lui arrivait. En voulant lui remonter le moral, elle lui demandera de lui parler de Yazid. La jeune femme replonge alors dans ses souvenirs.Nora soupire :-Il n'a jamais accepté de divorcer...à maintes reprises nous nous sommes retrouvés au tribunal, et à maintes reprises il a refusé de divorcer, et m'a assurée qu'il allait se ranger. Hélas, ce n'était jamais le cas. Lors de la dernière audience, j'ai tenu bon... J'ai été jusqu'au bout, et j'ai refusé d'écouter ses promesses... Je sais qu'il a très mal accepté ce divorce, mais c'était trop tard.-Et comment croyez-vous qu'il a survécu à votre séparation 'Nora hausse les épaules :-Peut-être en replongeant dans l'alcool...-Hum... Je ne suis pas sûre là-dessus... Un homme blessé ne retourne jamais sur les lieux de sa déchéance... Pourquoi ne tentez-vous pas de prendre contact avec lui '-Moi '-Oui, vous.-Vous n'y pensez pas madame Claude... Je... Je l'ai quitté... C'est moi qui avais demandé le divorce et...-Et vous l'aimez encore.Nora sentit deux longues larmes mouiller ses joues.-Même si c'est le cas, je n'y peux plus rien. C'est bien trop tard maintenant pour songer à faire marche arrière, d'autant plus que je me suis remariée...- à un homme qui vous a malmenée et vous a torturée...Elle secoue sa tête :-Nous les femmes, sommes toutes pareilles. Nous subissons l'impensable, nous souffrons, nous nous torturons, mais nous tentons de garder une fierté mal placée... Une fierté qui nous fait souvent passer à côté du bonheur, alors qu'un simple petit geste aurait pu apaiser les choses, et nous rendre heureuses pour le reste de notre vie.-Vous y croyez Mme Claude '-Si je le crois 'Elle secoue encore sa tête :-Je suis même très sûre de ce que j'avance.Elle porte une main à sa tête et tire sur une mèche de ses cheveux blancs :-Ma vie a été très longue, mais jamais un fleuve tranquille. Moi aussi j'ai connu l'amour fou, et le désespoir. J'étais jeune, belle, arrogante et audacieuse à souhait. Je pensais que ma jeunesse serait éternelle et que je pouvais m'amuser à ma guise, sans pour autant savoir que les meilleures années de ma vie me filaient entre les doigts.Nora fronce les sourcils :-Vous avez épousé un officier militaire... Vous étiez vraisemblablement heureuse avec lui...Elle hoche la tête :-Oui... C'était l'image que j'affichais... C'était la façade... Jamais de ma vie je n'ai eu envie de me confier à quelqu'un comme je le fais aujourd'hui avec vous.-Vous voulez dire que vous n'avez jamais été heureuse en ménage '-Jamais... Au grand jamais ! J'ai subi l'humiliation et la honte... J'ai pleuré dans les nuits noires comme on pleurait sur les tombes... J'ai versé des larmes d'amertume et de désespoir... Mais rien ne m'avait empêchée d'aller jusqu'au bout. Maurice était un homme dur... Un vrai militaire, élevé dans le seul but de servir sa patrie... Il n'avait pas de sentiments... Rien ne pouvait l'ébranler...-Pourquoi l'avez-vous épousé alors 'La vieille dame pousse un long soupir :-Ah ! Nora ma fille ! Si on pouvait savoir ce que nous réservait l'avenir, aucun être au monde ne serait malheureux... On aurait tous fait en sorte de dévier les voies du destin. Mais ces dernières sont impénétrables.Elle s'arrête un moment comme pour se remémorer son triste passé, puis reprend :-Je suis née dans un petit village du Nord. Un village qui respirait la paix et la sérénité. Mon père était un petit médecin de campagne, et ma mère faisait de la couture. J'étais leur second enfant. Ma s?ur aînée, venait de boucler ses cinq ans lorsque je vins au monde.Mon enfance était heureuse.J'aimais mon village, et lorsque je ne suis pas sur les bancs de classe, je m'amusais à courir dans les prés et les champs, et humer l'odeur de l'herbe fraîche.Le printemps m'enchantait, et durant cette saison, les paysannes s'amusaient à lancer des concours tels que ceux de la meilleure couronne de fleurs, ou des meilleures confitures.(À suivre)Y. H.NomAdresse email




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