Algérie

Un jour je saurais... 38e partie


Un jour je saurais... 38e partie
Résumé : Dans un élan de désespoir et de démence, Nora saccage tout ce qui pouvait tomber sous sa main dans l'appartement de Achour. A son retour, ce dernier suffoque de rage. Rien n'avait échappé à la furie de sa femme, qui pour échapper à sa fureur s'enferme dans la salle de bains. Elle avait pris soin auparavant de récupérer son passeport.Elle prend une lente inspiration, et se lève pour se passer un peu d'eau sur le visage. Plus calme, et plus apte à faire une analyse de son état, elle se rassoit sur le jerrican, pour méditer.Elle repense à ses parents. Savaient-ils qu'ils l'avaient envoyée en enfer 'Sa mère avait sollicité les services de toutes les voyantes qu'on lui avait recommandées afin de lui trouver rapidement un mari... Peu importe lequel... Mais un mari qui va les débarrasser de sa présence, à n'importe quel prix...Elle soupire. Comment pourra t-elle un jour lui pardonner 'Son père n'était sûrement pas au courant des manigances de sa femme, mais il avait approuvé le choix de Louisa, qui était venue au préalable lui parler de Achour. Nora soupire encore. A son insu, des plans s'étaient élaborés. Elle était le dindon de la farce. Prise par son travail et préoccupée par ses problèmes, elle n'avait vu que du feu dans les allées et venues de sa mère et de Louisa.Un bruit la tire de ses pensées. Achour s'était relevé et tambourinait encore contre la porte :- Ouvre ou je casse cette porte... Ouvre Nora... Je ne te ferai pas de mal... Nous allons juste parler comme un couple après une querelle.Nora ne répondit pas. Achour n'était pas homme à pardonner une incartade. Elle avait détruit tout ce qu'il possédait dans cette "cave" qui lui servait d'habitation, et elle ne s'en sentait que plus soulagée.- Ouvre ma chérie... Je ne suis tout de même pas un sans c?ur... Je t'aime tant... Je suis prêt à te pardonner... Nous allons devoir tout nettoyer ensemble, puis nous irons acheter d'autres meubles, et les affaires dont tu auras besoin...Elle garde le silence, tout en se demandant, si elle aurait encore le courage de l'affronter. Sa raison lui dictait la prudence. Elle était jeune et plus forte que lui. Elle pourrait lui balancer une planche à la tête ou le faire tomber avant de s'acharner sur lui avec un balai, ou un objet dur, jusqu'à ce qu'il perde connaissance...Elle secoue la tête. Elle risque de le tuer. Il était vieux et malade.Un reste de colère grondait encore en elle. La légitime défense n'était pas un argument à négliger, et les multiples ecchymoses sur son corps sont là pour prouver les maltraitances dont elle faisait l'objet. Un certificat médical confirmera aussi que ses blessures étaient dues à des coups.- Ouvre donc cette porte Nora...La voix se faisait de plus en plus sifflante et insistante. Nora se recroqueville sur elle-même. Elle était en position de défense. Prête à prendre son élan et à bondir en cas de besoin.Achour insistait :- Nous sommes tous les deux les victimes d'un moment de colère... Que Dieu maudisse Satan et ses méfaits... Je savais qu'on allait nous jeter un mauvais sort... Tout le monde était jaloux de notre couple... Cela se comprend aussi. Tu es tellement jeune Nora... Tellement belle... Aller ouvre ma chérie.Les belles paroles de Achour sonnaient fausses dans sa bouche. Il avait le verbe facile et savait s'exprimer. D'aucuns étaient d'accord pour dire que ses paroles avaient souvent pour effet de réaliser tous ses fantasmes. Avait-il été aussi loquace avec ses deux premières femmes ' Elle ignorait les véritables raisons qui les avaient réellement poussées à demander le divorce. Achour avait brandi l'argument de la mésentente...Un autre coup à la porte la fera sursauter. Elle s'adosse au battant et lance d'une voix ferme :- Tu peux passer le reste de la journée, et toute la nuit devant cette porte. Je ne sortirai pas.Elle entendit un grognement, puis Achour toussote avant de lancer d'une voix plus calme :- Tu vas prendre froid Nora... Cette pièce est humide.- Toute la maison est humide et froide... Tu n'as rien qui vaille donner un aspect chaud dans ces lieux. Je préfère donc rester dans mon coin.- Jusqu'à quand ma puce '- Je n'en sais rien... J'y suis, j'y reste voilà tout.- Tu n'y penses pas.- Si... J'y pense sérieusement...- Allons Nora...(À suivre)Y. H.NomAdresse email


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