La ville de Tiaret a vécu un jeudi particulièrement agité après qu'un
jeune âgé de vingt-deux ans se fut immolé par le feu en plein centre-ville.
En effet, il était dix heures passées lorsque la nouvelle a fait le tour
de la ville. Un jeune vendeur à la sauvette, M. K., habitant le populeux
quartier de Oued Tolba, installé à une encablure de
la mosquée de la Medersa,
est prié par un policier en faction à retirer sa table (sur laquelle il vendait
des lunettes et autres montres), de la voie publique. Mais le jeune homme
refuse de libérer la voie publique. Elevant le ton à la face du policier
rejoint par ses collègues, le jeune, sans crier gare, sort une bouteille
d'alcool synthétique de sa poche et ingurgite une bonne dose avant d'allumer
son briquet. Très vite, la victime se transforme en une torche humaine sous le
regard horrifié des nombreux badauds. Il sera finalement sauvé d'une mort
assurée par de jeunes courageux qui l'ont recouvert de leurs habits pour
éteindre le feu. Transporté rapidement à l'hôpital de Tiaret, les médecins
urgentistes constatent qu'il est brûlé au deuxième degré et décident de son
évacuation au CHU d'Oran.
Mais dans la ville, la tension monte d'un cran. D'abord une centaine de
jeunes se rassemblent sur le lieu-même du drame avant
de mettre le feu à des objets hétéroclites pour barrer la route à la
circulation automobile. Très vite, les forces antiémeutes se déploient tout
autour de la «place Rouge». Les commerces baissent rideau et la circulation
automobile devient plus fluide en plein jour. Des voitures sont même caillaissées du côté de la gare ferroviaire. La rumeur, très
vite propagée, faisant état de la mort du jeune homme envenime davantage
l'atmosphère, poussant d'autres jeunes, issus des quartiers populaires comme
celui du «Village espagnol» ou encore le quartier de «l'Abattoir» à s'insurger
contre les forces de l'ordre.
Dans un geste d'apaisement des esprits, le wali accède à la demande de la
famille de la victime en la recevant dans son bureau en présence du président
de l'APW et du chef de sûreté. La ville est vidée de
ses habitants vers dix-huit heures, la population craignant que la situation ne
dégénère. La tension n'a commencé à baisser que vers la tombée de la nuit, au
moment où l'on annonçait qu'une enquête a été décidée par le wali pour
déterminer les circonstances exactes d'un drame qui a failli mettre le feu aux
poudres.
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Posté Le : 28/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com