Algérie

Un jeune Koweïtien devient millionnaire à un concours



« C'est la plus grande réalisation de ma vie », s'extasie le jeune Koweïtien Rajeh al-Hamidani : il vient d'être sacré poète arabe de l'année lors d'un prestigieux concours organisé par Abou Dhabi, avec à la clef un prix de 1,36 million de dollars. De joie, ses fans venus du Koweït ont dansé sur la scène du théâtre qui a accueilli le 17 mai dernier la finale de la compétition, chacun voulant toucher la bannière rouge qui fait de lui le poète le plus célébré de l'année. Ce jeune étudiant en droit dans une université cairote croyait dur comme fer en ses chances de gagner. « La poésie, je l'ai reçue comme un don de Dieu, je ne l'ai pas héritée de ma famille. Je l'ai travaillée avec passion et je lui ai tout donné », a-t-il confié. Le lauréat a été récompensé parmi six finalistes pour un poème dans lequel il décrit l'angoisse de l'écrivain devant la page blanche et ses états d'âme pendant le processus de création. Incompréhensible ou presque pour un Arabe non originaire du Golfe, chaque strophe a été ovationnée par un public local enthousiaste, dont des femmes, dans le théâtre qui accueillait la finale. A l'origine de cette compétition, une émission télévisée produite par les instances culturelles d'Abou Dhabi pour entretenir la passion des Arabes pour la poésie. Les poètes viennent déclamer leurs écrits et on y teste leur capacité à improviser des vers. L'émission « Le poète millionnaire » passe en direct sur les télévisions publiques et privées d'Abou Dhabi et passionne les foules dans les pays arabes. Elle en est à sa septième édition. Pour y participer, des milliers d'Arabes du Golfe et d'ailleurs se bousculent aux sélections. Ce concours est dans la pure tradition d'Okaz, festival des poètes pré-islamique près de La Mecque, qui consacrait le meilleur d'entre eux. Les plus beaux vers étaient ensuite transcrits en lettre d'or et accrochés par des chaînes également en or à la Kaaba, construction cubique autour de laquelle a été édifiée la Grande mosquée de La Mecque. Abou Dhabi, le plus important des sept membres de la fédération des Emirats arabes unis, mène une politique culturelle très active. La ville d'Abou Dhabi accueille de nombreux festivals et se prépare à ouvrir un Louvre, en collaboration avec le célèbre musée parisien. « Contrairement à d'autres peuples, chez les Arabes la poésie est non seulement un art mais aussi le registre de leur vie qui documente les faits et les évènements », a souligné Ghassan al-Khatib, membre du jury et grand spécialiste jordanien de la poésie « nabatie ».


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