Algérie

Un jeune directeur d'école primaire décède suite à un malaise cardiaque Les services des urgences des hôpitaux se dégradent jour après jour



De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzedine

Encore une fois, le secteur de la santé est montré du doigt au niveau de la wilaya de Aïn Defla pour la dégradation des services offerts aux patients et l'absence des médecins spécialistes de garde même durant la journée.
Les habitants du chef-lieu de la wilaya n'oublieront jamais la mort du directeur d'une école primaire, M. Beka Abdelkader, âgé d'à peine 40 ans, au niveau du service des urgences de l'hôpital de Aïn Defla après son admission suite à un malaise cardiaque apparu après sa sortie de la mosquée où il a accompli la prière.
Les médecins d'urgence en exercice ce jour là (vendredi 5 juillet) avaient tellement besoin de la présence du médecin spécialiste en cardiologie, pour essayer de sauver ce jeune directeur d'école qui allait organiser en fin de journée une fête pour son fils et sa fille ayant obtenu le Bac et le BEM. Malheureusement le médecin spécialiste de garde était absent. Les responsables de l'hôpital ont essayé de le joindre et ont même envoyé un véhicule pour le ramener.
Mais dans ce genre de cas, le temps presse et le jeune directeur a rendu l'âme en présence des membres de sa famille comme nous l'avons constaté sur place. Même après la déclaration de son décès aucun cardiologue ne s'est présenté à l'hôpital.
Selon des sources sur place, des médecins spécialistes abandonnent la garde et se comportent d'une manière loin d'être humanitaire. Il est temps de revoir leurs horaires de travail puisque certains d'entre eux ne travaillent qu'une journée ou deux seulement par semaine. D'autres ne font que la garde et évitent les consultations disent certaines sources. Il est temps que ces pratiques soient dévoilées par le personnel de la santé (paramédical et médecins généralistes) lesquels savent que de nombreux médecins spécialistes travaillent en moyenne que deux jours par semaine même à travers de nombreux hôpitaux au niveau national.
Il est aussi nécessaire que les directeurs des hôpitaux au niveau national dévoilent le comportement de ces praticiens et assument leurs responsabilités face à ce genre de situation. Cette fois-ci nous avons été présents depuis l'évacuation de ce directeur vers l'hôpital jusqu'à son décès. Nous avons vécu également, au niveau du service des urgences de cet hôpital, la grande douleur qu'a ressenti Khalil, le nouveau bachelier, ses autres enfants, sa mère, sa s'ur et sa femme.
Nous avons aussi ressenti la douleur enregistrée par le personnel médical qui n'a rien pu faire en l'absence du cardiologue. Plus d'une heure n'était pas suffisante pour sauver Abdelkader et bien d'autres qui ont perdu la vie à cause d'un malaise cardiaque. Les citoyens se rappellent aussi de la disparition de Miloud et autres personnes, lesquelles ont perdu la vie à cause de ce genre de situation où les services des urgences ne sont plus en mesures d'intervenir pour sauver un patient souffrant de ce genre de pathologie. Il est temps aujourd'hui de prendre des mesures nécessaires pour éviter que des décès de ce genre se produisent à cause de l'absence de praticiens de garde ou du manque de matériel.
Il est aussi obligatoire que les médecins spécialistes de garde restent en poste au niveau des hôpitaux et non à la maison ou en autre lieu en attendant de recevoir un appel téléphonique du service des urgences.
Si ce jeune directeur nous a quittés très rapidement à quelques jours du Ramadhan alors qu'il se préparait à jeuner, on se demande quelle sensation est présente chez ceux qui assument, à tous les niveaux, une part de responsabilité dans son décès.
M. A.


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