Un islamiste président à l'épreuve !

Après une semaine d'attente et de tergiversations, l'armée Egyptienne a accepté Mohamed Morsi, le candidat des frères musulmans « Président d'Egypte ». Selon les estimations, ce dernier l'a remporté avec 13.2 millions de voix soit environ 51.7 % des suffrages. Le nouveau président sera-t-il en mesure de relever les défis majeurs qui se profilent à l'horizon. Sera-t-il capable de faire durer les acclamations de joie qui ont immédiatement secoué la place Tahrir du Caire où des milliers d'Egyptiens s'étaient massés pour fêter leur joie. Cette place qui est devenue le symbole du soulèvement qui a poussé l'ancien président Hosni Moubarak à la démission en février 2011, ne sera-t-elle pas un jour le théâtre d'autres soulèvements du peuple pour exprimer son ras-le-bol face aux problèmes de la misère qui secouent la société égyptienne depuis des décennies. Le renforcement du dispositif de sécurité dans les rues et aux abords des principaux édifices publics dans les villes pourra t-il contenir la colère populaire si elle arrive à dégénérer comme ce qui s'est passé lors d'une simple rencontre de football, avec un bilan de plus d'une centaine de morts et de blessés. Avec l'arrivée des évènements en Egypte, la vie du citoyen ne tient malheureusement qu'à un fil. Quant au problème crucial qui a toujours fait peur aux dirigeants arabes qui, est celui du chômage notamment des jeunes, le taux de chômage dans ce pays de 85 millions d'habitants ne cesse de grimper pour atteindre 11,9 % de la population active après les manifestations. Sur un effectif qui dépasse les 26 millions de personnes actives, plus de 3 millions sont sans emploi. Cette hausse s'explique suite aux conséquences négatives qui ont suivi les protestations provoquant ainsi un ralentissement des activités économiques. Aujourd'hui, l'Egypte est confrontée à une détérioration de l'économie née de la crise politique provoquée par les manifestations qui ont renversé l'ancien président Hosni Moubarak. Les recettes touristiques l'un des piliers de l'économie du pays, ont chuté de 60% après les manifestations. Le nouveau Président, député sous le régime Moubarak, aura-t-il toute la sagacité et l'intelligence de bien mener les gouvernails du bateau dans un océan trouble qui menace même les nations développées d'effondrement.