Algérie

Un investisseur algérien ruiné en France



La victime a saisi toutes les autorités administratives et diplomatiques en envoyant un dossier juridique de 132 pages, y compris au président de la République française, Emmanuel Macron, à qui il avait transmis, en juin 2017, sa requête. Mokrane Terfous ne sait plus à quel saint se vouer. Après des moments de prospérité, grâce à des affaires dans lesquelles il s'était lancé, il se retrouve complètement ruiné par la faute, selon lui, de proches qui l'ont escroqué. Parti au mois de mars 1993 pour s'installer en France, Mokrane Terfous fait la connaissance d'une femme, fille du patron d'une banque à Nantes qu'il épousera. En août 1994, ils achètent une grande maison à Saint Hilaire de Chaléons, dans le département de la Loire-Atlantique, dans la région des Pays de la Loire.Profitant du départ à la retraite de son voisin, il lui rachète son matériel agricole pour créer une exploitation maraîchère. La même année, il fructifie son affaire et gagne 120 000 francs français. L'année 1995 sera déterminante pour lui : il loue deux parcelles de terres agricoles de 22 530 mètres carrés et de 12 000 mètres carrés. Avec de grandes serres, il produit des tomates, des poivrons, des aubergines, des melons, des pastèques, des fraises, des courgettes, des concombres, des piments et des pommes de terre. En parallèle, il investit dans l'élevage des moutons. Affilié à la MSA (Mutualité sociale agricole) et à la Chambre de commerce pour rentrer au MIN (marché d'intérêt national) pour acheter tous les fruits, il réussit à pénétrer le circuit des grandes surfaces, comme Super U et Intermarché.
Au 31 décembre de la même année, il cumule un gain net de 300 000 francs français. Ses affaires continuent à prospérer. En janvier 1996, il devient propriétaire terrien en rachetant les deux parcelles à sa propriétaire qu'il paye avec son propre argent. Il donne alors une autre dimension à son affaire et renforce les moyens d'exploitation. La même année, il obtient une aide de 32 000 francs français pour la création de son entreprise et finit par posséder deux fonds de commerce (production et commerçant ambulant). Persévérant, il décroche plusieurs contrats avec les restaurants, les hôtels, les supérettes et les grandes surfaces pour la livraison de fruits et légumes, jusqu'à atteindre 12 marchés par semaine. Alors que son investissement prospérait, M. Terfous s'est vu ruiné du jour au lendemain.
Ses déboires commencent en 1999 quand le divorce d'avec sa femme a été prononcé. Comptable à la Banque de France depuis plus de 45 ans et très influente, celle-ci jouit de grands privilèges, à en croire les documents de la victime, dont nous détenons des copies. "Fin 2000, elle me traduit au tribunal. Elle m'a trahi pour vendre la maison à la comtesse de Laroche, ma voisine et mon ennemie", indique M. Terfous, affirmant avoir obtenu du juge un délai de rigueur pour vendre sa maison à plus de 650 000 francs français au lieu du prix initial (500 000 francs). Chose faite, la maison sera liquidée en son absence par son ex-épouse, alors que le notaire avait exigé sa présence.
Les déboires de la victime ne s'arrêtent pas là ! En 2004, son ex-femme l'appelle pour l'informer qu'elle a vendu son exploitation maraîchère à la société Safer pour la modique somme de 4 270 euros, alors qu'elle coûtait plus de 81 000 euros. Aujourd'hui, il accuse deux responsables de la Safer, le notaire qui a conclu cette vente en catimini, son voisin, un agriculteur, Marin Patricia, son ex-femme, comptable à la Banque de France et celui qui allait devenir son associé qu'il traite de "traître" pour avoir liquidé son exploitation maraîchère. Pis encore, témoigne M. Terfous, son ex-épouse l'a privé, pendant six ans, de parler au téléphone à son fils. "Mon ex-femme sait que je veux traduire la Safer au tribunal. Elle a adopté une stratégie diabolique. La guerre d'usure. Sa première option est de pirater mes téléphones, mis sur écoute, transfert de conversation téléphonique par mes opérateurs.
Elle est au courant de tous mes déplacements. Mes concertations avec les avocats échouent par les corruptions de mon ex-femme. Mes conversations d'ordre privé sont vouées à l'échec", souligne la victime qui dénonce "une attitude sauvage" et "le spectre de la corruption". Devant cette tragédie, il saisit toutes les autorités administratives et diplomatiques en envoyant un dossier juridique de 132 pages. Y compris au président de la République française, Emmanuel Macron, à qui il a transmis, en juin 2017, son dossier. "Le 25 juillet 2017 M. Macron m'a renvoyé tout mon dossier juridique et une lette m'orientant vers le CDAS (Centre départemental d'action sociale) de Quimperlé (en Bretagne, ndlr).
Mais, j'ai bien dit à M. le président de la République que je veux la tenue de mon procès et 24 milliards de centimes d'euros comme préjudice en dommages et intérêts", précise la victime. Il compte aussi intenter un autre procès à l'encontre de la société multi-services sise à Quimperlé pour ne pas avoir envoyé, en octobre 2018, des emails à d'autres instances.


FARID BELGACEM


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