Algérie

Un intérêt relativement faible pour la politique, mais quasi unanime pour la religion



73,4% des Algériens se tiennent au courant de l'actualité, définie comme «ce qu'il y a de nouveau dans un certain nombre de domaines qui intéressent la personne».Plusieurs phénomènes retiennent l'attention quand on demande aux Algériens les domaines auxquels ils s'intéressent. En premier, la faiblesse de la proportion des personnes s'intéressant à la politique. Et inversement, l'importance de la proportion de ceux qui s'intéressent à la religion. La faiblesse de la proportion des personnes s'intéressant à la vie des personnalités (people). Le suivi de ce qui se passe dans la société vient comme le deuxième domaine auquel s'intéressent les Algériens après la religion. Les autres domaines (sport, sciences et technologie, arts et culture, ce qui se passe dans les autres pays) intéressent chacun environ 60% de la population adulte en moyenne. Un peu moins de 20% des Algériens citent spontanément d'autres domaines, en particulier tout ce qui est relatif à la cuisine, à la décoration, à la couture et à la mode, au maquillage. Bien entendu, on retrouve encore d'autres domaines mais qui recueillent des scores beaucoup plus faibles.
L'intérêt pour la politique nationale est en deçà de ce à quoi on aurait pu s'attendre, surtout en cette période. Nous avons voulu approfondir l'analyse de cette question. Un premier constat est que la politique nationale semble intéresser au même degré les femmes et les hommes, ce qui ne correspond pas à l'idée que la politique est une affaire d'hommes. Une deuxième surprise est que la question de l'intérêt pour la politique nationale ne montre pas de très grosses différences pour d'autres catégorisations de la population. Quand on prend les groupes d'âge par exemple, la proportion de personnes s'intéressant à la politique nationale dans chaque groupe ne montre pas d'écart fortement significatif par rapport à la proportion nationale (45,8%). Sauf pour les 18-24 ans, où cette proportion se ramène à 31%. Il en est de même pour la situation matrimoniale : les mariés s'intéressent peut-être un peu plus à la politique (49%) que les célibataires (41,3%), mais quand on tient compte de la marge d'erreur, la différence n'apparaît pas fortement significative. Nous retrouvons le même phénomène concernant le lieu de résidence (chef-lieu de wilaya, autres villes, rural et épars) et enfin pour le niveau d'instruction si on exclut les analphabètes. Pour ces derniers, en effet, la proportion de oui est seulement de 30%. Au total, il semble qu'il y ait une forme de désintérêt pour la politique qui toucherait une personne sur deux dans toutes les catégories de la population.
Les médias utilisés : internet en rouleau compresseur, mais la TV fait de la résistance
Les médias utilisés montrent aussi des surprises. La plus importante est le recul considérable de la presse écrite qui est réduite à la portion congrue. Les parts de marché perdues par la presse écrite vont à la presse numérique, mais surtout aux réseaux sociaux.
A l'instar de la presse écrite, la radio a aussi une utilisation assez basse. Il est difficile de dire toutefois en l'absence de références antérieures s'il y a eu une baisse (ou une hausse). La presse numérique et les réseaux sociaux ont atteint des taux élevés (presse numérique) ou même très élevés.
La presse numérique dépasse, à présent, de loin, la presse écrite. Les réseaux sociaux commencent, eux, à se rapprocher de la télévision. Cette dernière a, elle-même, beaucoup perdu de terrain. L'analyse du temps consacré quotidiennement à chaque type de média fait ressortir trois catégories. La presse, qu'elle soit écrite ou numérique, où la majorité des personnes interrogées consacrent moins d'une heure (80% pour la presse écrite et 71% pour la presse numérique). La télévision et la radio ont un profil quasi similaire, avec une répartition sensiblement égale des auditeurs ou des téléspectateurs entre les trois premières tranches (1/2h, 1h, 2h). Le phénomène le plus remarquable est celui des réseaux sociaux, où la proportion des personnes passant un temps moyen de plus de 4 heures atteint plus du cinquième de la population des utilisateurs.
Plus de 6,6 millions de personnes âgées de 18 ans et plus n'ont pas d'accès à internet
L'analyse des utilisateurs des réseaux sociaux doit prendre en compte les possibilités de connexion. Un peu plus de 75% des Algériens de 18 ans et plus possèdent au moins un équipement qui leur permet d'accéder à internet. Le smartphone vient en première position avec 71,7%, suivi par le Laptop et le PC bureau avec respectivement 27,2% et 19,8%, et en dernier la tablette avec seulement 12,4%. Il y a, bien entendu, des personnes qui peuvent posséder plusieurs équipements.
Les plus jeunes (moins de 35 ans) sont les plus équipés, notamment en smartphones avec une proportion de 74,1% pour les hommes et 69,2% pour les femmes. Le niveau d'instruction et le lieu d'habitat jouent également fortement en faveur de la possession de ces équipements, on retrouve les taux de possession les plus élevés chez les personnes de niveau supérieur et habitant en ville. Pour reprendre l'exemple des smartphones, le taux de possession en ville est de 76,1% contre seulement 50,9% en milieu rural.
Pour accéder à internet, plusieurs points de contact s'offrent aux Algériens, il s'agit d'une connexion 3G ou 4G mobile, de l'ADSL ou de la 4G LTE d'Algérie Télécom au domicile, ou d'une connexion au travail ou sur le lieu d'études ou enfin d'une connexion dans un cybercafé. Près de trois Algériens sur quatre ont au moins une possibilité de connexion. La proportion est de 82,0% en ville et de 57,7% en milieu rural.
Il n'y a pas de différence significative en proportion entre les hommes et les femmes parmi les personnes qui peuvent se connecter. En revanche, l'âge et le niveau d'instruction constituent des variables importantes, 97,4% des jeunes de la tranche 18 ans-29 ans sont connectés. Ils sont seulement 34,8% dans la tranche des 65 ans et plus.
L'accès à une connexion est corrélé positivement avec le niveau d'instruction. Plus celui-ci augmente, plus la proportion de personnes qui accèdent à une connexion augmente. Elle est de 50,1% pour le niveau primaire et 96,1% pour le supérieur.
La 3G/4G mobile est de loin la connexion la plus accessible. 84,5% des hommes y ont accès. C'est 9,3 points de plus que les femmes. Mais, dans l'accès à ce type de connexion, il n'y a pas de différence significative selon le l'âge ou le niveau d'instruction.
L'ADSL arrive en deuxième position en tant que possibilité d'accès : avec 38,3% ; mais plus pour les femmes que pour les hommes (+8 points). Il n'y a, par contre, pas de différence selon l'âge. Par contre, selon le niveau d'instruction, la proportion augmente graduellement de 21,3 % dans le primaire pour atteindre près de 51,9% pour le supérieur.
Enfin, nous avons la connexion au travail ou le lieu d'études avec 28,4%. Ce type de connexion est utilisé plus par les hommes (9,7 points). Nous n'observons pas de différences significatives d'un groupe d'âge à l'autre. Ce qui n'est pas le cas du niveau d'instruction : plus il croît et plus la proportion des utilisateurs sur le lieu de travail ou d'études croît.
Les deux derniers types de connexion, la 4G LTE et aller au cybercafé présentent des proportions faibles, elles sont respectivement de 11,9% et 6,8%.
Les personnes qui n'ont pas accès à une connexion (6,6 millions) sont plus des femmes (54,6%) et presque autant d'analphabètes ou de niveau primaire. Près de 72,6% habitent dans une autre ville que le chef-lieu d'une wilaya ou bien en milieu rural.


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