Rarement affaire de contrebande de cigarettes algériennes vers la France n'aura été aussi éclairante sur les pratiques de certains douaniers comme celle mise au jour par la brigade ambulante de contrôle en collaboration avec la brigade de la Police algérienne des frontières du port de Annaba.
Il s'agit de ce que d'aucuns qualifient de filière de contrebande des cigarettes et de la pièce détachée automobile usagée. C'était le 2 juillet dernier, quelques minutes avant que le Tarek Ibn Ziad, bateau algérien battant pavillon CNAN avec ses passagers et son fret ne prenne le large à destination de Marseille. Une mésentente entre des douaniers acteurs directs de la tentative de contrebande de cigarettes de marque algérienne a attiré l'attention des agents de la brigade ambulante des douanes. Au fil des mouvements des contrebandiers, ces agents furent convaincus de l'implication directe de l'inspecteur principal dans cette tentative. Le comble est qu'il était permis au «patron» contrebandier d'accéder sur le quai du port et de suivre de près le chargement de son véhicule Espace Trafic plein de cartouches de cigarettes «Légend» et «Marlboro» en partance pour le port français. Ce «patron contrebandier» est connu des services des douanes algériennes. Ils l'ont fiché comme étant l'auteur de plusieurs opérations de contrebande. Celle du 2 juillet chargée puis déchargée sur ordre de la PAF du Tarek Ibn Ziad est véritablement une grosse prise. Il s'agit de l'équivalent en millions d'euros appelés à servir au paiement d'un important lot de pièces de rechange automobile usagées à faire entrer en Algérie tout aussi illicitement et avec la complicité du même inspecteur principal. Et lorsque dans cette filière, l'on découvre que cet inspecteur principal occupe la même fonction à l'aéroport Rabah- Bitat de Annaba où il intervient en qualité d'autorité incontournable, il y a de quoi se poser des questions. Elles sont nombreuses. Notamment celle ayant trait à la déclaration faite récemment lors de la visite de travail à Annaba par M. Bouderballah, directeur général des douanes. Il avait affirmé : «Les frontières algériennes sont totalement étanches. Rien ne peut se faire sans les douaniers». Cette prérogative accordée à un seul et unique inspecteur principal d'agir comme il l'entend sur deux postes de postes de contrôle aux frontières aérienne et maritime éloignés l'un de l'autre de plus de 10 km démontre l'incompétence ou la complicité de ceux qui l'ont désigné pour cette responsabilité. L'on peut même dire que cette manière de gérer est une démarche qui ouvre grandes les portes de la tentation et de la corruption. Si elle porte atteinte à l'économie nationale et de par la contre-valeur importée en pièces de rechange usagées, la contrebande des cigarettes est aussi une atteinte à l'intégrité physique des citoyens algériens. car ces mêmes pièces sont cédées sur le marché national comme étant neuves. Selon nos sources, cet inspecteur principal n'en serait pas à sa première implication dans une filière de contrebande. D'autant que, impunité de tout temps aidant, le principal animateur de cette filière de contrebande au prot et à l'aéroport de Annaba a rué dans les brancards. Il s'est rendu au niveau du siège de la division et a crié à qui veut l'entendre : « j'ai payé 400 000 DA pour faire passer en France mes cartouches de cigarettes Légende et Marlboro». Sous d'autres cieux, pareille déclaration aurait valu à son auteur une interpellation immédiate pour le fait de corruption. Cela n'a pas été le cas. Les douaniers se sont limités à la saisie du véhicule espace trafic contenant les cartouches de cigarettes et à lui infliger une simple amende de 10 millions DA. Quant à l'inspecteur principal ripoux, aucune mesure conservatoire n'a été prise à son encontre. Mieux, il s'est retrouvé maintenu à son poste de responsabilité au niveau de l'aéroport d'Annaba. Bon nombre de douaniers estiment que les tergiversations des responsables au niveau de la direction régionale et celle générale quant à lancer une enquête approfondie sur cette grave affaire confirment toute la vénalité qui sévit dans le milieu des douanes. Pour avoir tenté d'imposer une démarche allant dans le sens de la lutte contre la corruption et les trafics à grande échelle qui caractérisent les frontières maritime, aérienne et terrestre des régions de l'extrême Est du pays, d'autres douaniers dont des syndicalistes, ont été marginalisés ou sanctionnés. Cette affaire de trafic de cigarettes algériennes aurait atterri au niveau des services du Centre National de Recherches et d'Investigations (CTRI) d'Annaba dont les éléments sont qualifiés d'incorruptibles. Du côté de la direction de wilaya et régionale, les langues se délient officieusement avec des révélations sur des affaires beaucoup plus importantes dont celles de la contrebande des armes et munitions qui, en provenance des pays de l'Europe de l'Est, traversent allègrement le port de Annaba pour finir entre les mains de terroristes ou de bandes de malfaiteurs. Ce qui donne à penser que, contrairement à la déclaration du DG des douanes, nos frontières Est sont de véritables passoires. Au plan officiel, l'on se garde du côté de la direction de wilaya et celle régionale, de tout contact avec les gens de la presse. «Seule la direction générale est habilitée à ...» un refrain bien connu qui permet d'éviter de répondre à des questions gênantes.
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Posté Le : 27/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com