Algérie

Un impératif de survie pour l'Algérie



*La production totale d'énergie risque d'être égale à la consommation interne d'énergie à l'horizon 2030.L'Algérie, qui prêche en faveur des énergies renouvelables, mais qui finance plutôt le fossile, doit changer de cap. Il est impérieux qu'elle considère aujourd'hui le renouvelable comme un investissement et non un coût. Evidemment, s'il y a un débat d'urgence autour de ce sujet, c'est parce qu'il y a urgence. Les risques d'un scénario tendanciel de laisser-faire sont énormes.
Kamel Aït Cherif, expert international en économie d'énergie, tire la sonnette d'alarme, insistant sur le fait que la production totale d'énergie risque d'être égale à la consommation interne d'énergie à l'horizon 2030. Cette équation énergétique nationale risque, dit-il, de devenir carrément irréductible dans un proche à venir, si l'on n'y réagit pas ! L'avenir énergétique de l'Algérie suscite des inquiétudes, avertit-il.
Kamel Aït Cherif rappelle que l'actuel modèle de consommation énergétique national est insoutenable, ce qui impose, en premier lieu, une nouvelle politique énergétique nationale et un nouveau modèle de consommation énergétique basé sur l'économie d'énergie, l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Il s'agit, explique-t-il, d'intégrer, maintenant, des énergies renouvelables dans la stratégie d'offre énergétique à moyen et long termes, tout en accordant un rôle important aux économies d'énergie et à l'efficacité énergétique.
La promotion de l'économie d'énergie et de l'efficacité énergétique dans les secteurs des ménages et des transports en Algérie, devrait, selon lui, s'imposer comme un but stratégique à atteindre. Et de détailler que la problématique énergétique nationale nécessite une transition énergétique vers un mix énergétique et la maîtrise des technologies nouvelles. Et que la transition énergétique se pose comme une nécessité absolue avant toute autre considération. L'expert propose qu'il faille générer l'électricité autrement que par le gaz naturel.
De ce fait, poursuit-il, l'investissement pour le développement des énergies renouvelables en Algérie est inévitable à court, moyen et long termes. D'autant plus, ajoute-t-il, que l'Algérie possède un potentiel de réservoir d'énergie solaire le plus important au monde (estimé à 3000 heures en moyenne par an). Kamel Aït Cherif souligne que ce potentiel solaire est l'équivalent de 37 milliards de m3 de gaz (soit 10 grands gisements de gaz naturel), sachant qu'actuellement en Algérie, l'électricité est en grande partie produite à 96% à partir du gaz naturel.
Il est impératif et opportun pour l'Algérie, affirme-t-il, d'investir dans le domaine des ENR en partenariat public-privé (privé national et étranger, spécialisés et détenteurs de technologie), dans l'intérêt mutuel et entendu des deux parties, dans une approche complète et intégrée, afin de donner une impulsion réelle au renouvelable et réduire les coûts économiques des ENR.
Mehmah Bouziane, expert en énergie au Centre de développement des énergies renouvelables, estime, lui, que les mutations en cours du marché mondiale de l'énergie impose à l'Algérie de s'orienter vers les énergies renouvelables et développer davantage les énergies fossiles pour financer l'économie nationale. Le pays, a-t-il déclaré, est plus que jamais appelée à diversifier ses ressources d'énergie.

Youcef Salami


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