Algérie

Un impact direct sur la diplomatie économique Comment penser le Branding-Algeria


Publié le 30.06.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le rôle des Caci, des conseils professionnels et d’affaires est indéniable dans le lobbying économique.

Le «Branding-Algéria», ou comment promouvoir «l'identité et le produit Algérie» en dehors des frontières. L'autre projet d'envergure à prendre, sérieusement en charge, dès à présent sur la base d'une stratégie savamment élaborée. Simultanément avec la dynamique nationale enclenchée, il est impératif aujourd'hui, d'engager de nouvelles démarches, en vue d'accompagner les résultats forts encourageants réalisés par l'Algérie, dans différents domaines d'activités. Rompre avec les modèles désuets d'antan, user de stratégies de travail innovantes, opter pour des formules modernes et adaptées devraient être le gage suprême des différentes institutions engagées dans la sphère multidimensionnelle nationale. Il reste évident que le niveau d'attractivité d'un pays transcende, littéralement, son niveau d'efficacité économique et commerciale. En effet, d'autres aspects et modalités entrent en interaction pour renforcer le brand d'une nation à l'échelle planétaire. Ce qui n'altère en rien l'importance des aspects socio-économiques dans l'amélioration du «Branding-Nation», tels par exemple le niveau de vie sociale, l'abondance, la disponibilité, les facilités, etc... Il y a quelques jours, à peine, Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations avait soulevé l'épineuse question des conseils d'affaires, en relation avec leur impact sur la diplomatie économique. Il s'agit là d'un aspect important parmi tant d'autres, qui est à même de revigorer la marque Algérie au sein de la société mondiale. Cela dit, l'importance des conseils d'affaires est hautement signalée, notamment dans le travail de lobbying commercial et économique, qui reste le talon d'Achille de notre diplomatie économique. Cela dit, d'autres institutions sont à incriminer dans ce sillage, étant admis que leur rôle dans la promotion et la vulgarisation autour des opportunités d'affaires et d'investissements est indéniablement avéré. Il s'agit des Chambres algériennes de commerce et d'industrie (Caci), les conseils professionnels, les associations patronales, les syndicats, etc... Pour ces parties, le lobbying économique reste le parent pauvre des plans d'action et de prospection engagés. Il y a quelques jours, Omar Rekkache soulevait également un autre aspect en relation avec l'attractivité du climat d'affaires national, en perspective du plan de déploiement en Afrique. Le patron de l'Aapi a fait valoir l'importance du choix de contenus, à mettre en évidence et à véhiculer dans le cadre de cette approche. Il a, en effet, conditionné toute campagne commerciale, dans le cadre de la Zlecaf, à l'importance du choix du produit à identifier et à commercialiser. Pour le professeur, Mourad Kouachi, expert économique et enseignant universitaire «le rôle de la diplomatie économique est encore timide et en deçà des attentes», nous confiera-t-il, estimant que même les projets enregistrés en matière d'IDE sont à mettre au chapitre des contributions du président de la République, à travers la diplomatie présidentielle et les démarches officielles du Président en direction des pays partenaires. Il estime que «les ambassades et les représentations diplomatiques sont appelées à jouer un rôle prépondérant, en vue d'accompagner la dynamique économique nationale actuelle. Elles doivent sortir de cette mentalité désuète, aller au- delà de la gestion administrative en adoptant une approche purement économique». Pour cet expert économique, les représentations diplomatiques nationales doivent sortir de leurs carcans traditionnels, en vue de s'investir dans de nouvelles missions plus adaptées et plus requises. «Ces ambassades doivent transcender leurs missions classiques, pour aller vers l'organisation de rencontres, de journées d'études et d'événements d'envergure dans les pays de prédilection, afin de promouvoir le nouveau climat d'investissement et les opportunités offertes par l'Algérie», nous confiera Kouachi, qui insiste sur l'importance d'engager des opérations coup de poing en direction des hommes d'affaires dans les pays de prédilection. Aujourd'hui, tous les ingrédients de succès sont réunis pour faire briller la Banque d'Algérie. Parmi les composants de ce projet national de «Branding-Nation», certains sont déjà réunis, notamment l'impact du charisme présidentiel sur la scène internationale et le feed-back qui en a résulté, au cours de ces dernières années. Aussi, il est difficile d'envisager, aujourd'hui, une quelconque avancée quelle qu'elle soit, en dehors d'une synergie complète et totale entre les différentes composantes du paysage institutionnel national.
Mohamed OUANEZAR