Algérie

«Un imbroglio inextricable qui va déstabilise la communauté musulmane»



Le recteur de la mosquée de Lyon, Kamal Kabtane, se demande si le CFCM ne vit pas «ses derniers instants ' Telle est la question que nous sommes en droit de nous poser, aujourd'hui, compte tenu des soubresauts qui ne finissent pas de le secouer depuis la fin de l'année dernière.» Revenant sur les défections de l'UOIF et de la Mosquée de Paris, il estime que cela «montre combien cette institution, portée sur les fonds baptismaux par Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur, était fragile dans son organisation et dans son fonctionnement.» Le recteur lyonnais, qui, depuis le mois de mars, observe avec circonspection (lire El Watan du 16 mars) le déroulement des événements, pense qu'à présent «rien ne semble plus aller, malgré la volonté du président actuel du CFCM de vouloir faire comme si la non-participation aux prochaines élections de la FNGMP et de l'UOIF n'avait aucune conséquence sur l'avenir du CFCM ; le bateau prend l'eau et la fin semble proche.» Il s'étonne d'autre part du «silence de l'administration, qui, jusqu'à présent, n'a pas réagi. Pourtant, jusqu'à il y a quelques mois, le ministère de l'Intérieur était beaucoup plus attentif aux problèmes du CFCM. Cette situation est d'autant plus inquiétante qu'aucun responsable politique n'est venu s'enquérir des conséquences qui pourraient advenir si le CFCM venait à  sombrer. Même le président de la République, si prompt d'habitude à  réagir pour défendre ou mettre de l'ordre dans le CFCM, n'a pas, à  ce jour, fait entendre sa voix ou pris une initiative dont, pourtant, il a le secret pour mettre un terme à  cette situation.» L'évolution vers un CRIF musulman    Le recteur de la mosquée de Lyon joint sa voix à  celle de ceux qui pensent que «l'on prépare un enterrement de première classe au CFCM» et qu'il se prépare autre chose, car «il semblerait que le CFCM n'ait pas donné entièrement satisfaction et qu'il n'a pas été à  la hauteur des espérances que ses promoteurs plaçaient en lui. On a vu récemment que le CFCM a pris le contre-pied des promoteurs du débat sur l'identité nationale, le débat sur le voile intégral et, récemment encore, il refusait de participer au débat sur la laïcité et l'Islam.»
Cette supposée mise à  mort du CFCM, dans sa version actuelle, ne signifierait-elle pas en fait son évolution vers «d'autres ambitions et, pourquoi pas, créer un pôle de représentation musulmane dans laquelle se retrouveraient côte à  côte des associations cultuelles, culturelles, sociales, etc. ; une sorte de CRIF musulman.»Â  Pourtant, selon le recteur, «cette situation risque de créer, à  l'intérieur de la communauté musulmane de France, un imbroglio inextricable, et qui va la déstabiliser à  un moment où le débat sur la laïcité et l'Islam va produire ses effets. Tout le monde sait que les prochaines élections nationales françaises vont essentiellement se concentrer sur l'Islam et les musulmans en France. L'absence d'une institution représentative forte des musulmans de France va permettre de stigmatiser encore plus la communauté musulmane, pour en faire le bouc émissaire de la prochaine campagne électorale».


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