Algérie

Un illogisme économique



Les prix du poisson sont inabordables
Les prix devraient baisser après l'annonce d'une augmentation de la production.
Le prix du poisson, toutes espèces confondues, ne cesse de grimper ou du moins ne descend pas en deçà d'un niveau élevé décrié haut et fort par le consommateur algérien.
Ce non-sens économique se vérifie alors que les tonnages pêchés annoncés augmentent régulièrement. En raisonnant par l'absurde, on oserait dire que ces annonces triomphalistes s'acoquinent quelque part avec les visées électoralistes du moment.
Ainsi, pas plus tard que jeudi dernier, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, annonçait pompeusement que «la production halieutique nationale a atteint 104.000 tonnes en 2011, en hausse de 10% par rapport à 2010.» Et les prix du poisson ont augmenté de combien' Motus sur cette question!
Cette performance annoncée dans un bilan du ministère présenté jeudi lors d'une réunion d'évaluation du secteur, ne peut qu'être saluée bien sûr, mais, sommes-nous en droit de nous interroger, comment expliquer que cette hausse de production ne soit pas accompagnée par une baisse des prix comme l'exige la logique économique'
Le bilan exposé indique que la production, entre autres, des mollusques et crustacés, des espèces très peu connues par le simple consommateur algérien, a également enregistré une croissance. Le secteur a connu par ailleurs une production de 11.600 tonnes en 2011, issue de la pêche de plaisance et d'aquaculture en hausse.
Le premier responsable du secteur, Khanafou, a souligné que le traitement des données obtenues permet de réguler l'effort de pêche et de préserver la ressource halieutique et les activités de pêche. Le secteur a ainsi initié un projet de coopération technique avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation (FAO) en vue de la création d'un observatoire social et économique de la pêche. Le ministre a rappelé que son secteur avait instruit son administration afin que soient prises en charge les difficultés des professionnels.
«Le développement du secteur doit passer automatiquement par la modernisation de la profession, qui est un acteur économique très important», a-t-il dit, rappelant, à cet effet, la décision prise pour «indemniser les professionnels pendant la période de repos biologique.» Quelque 5000 marins pêcheurs sont concernés par cette mesure prévue par la loi de finances de 2012.
Parmi les axes importants, le ministre a parlé notamment du développement de l'aquaculture. Le secteur a recensé 450 projets de fermes aquacoles et de sites propices au développement de ces fermes d'élevage, a-t-il ajouté.
Le ministre a appelé à la sélection des opérateurs économiques qualifiés ayant des capacités d'investissement pour concrétiser ces projets dans les wilayas concernées, et pour apporter des soutiens financiers et techniques à ces investisseurs potentiels.
M.Khanafou a demandé aux directeurs des 22 wilayas concernées de mettre en place les mécanismes et procédures nécessaires pour réaliser ces projets. Le relèvement du niveau scientifique et technique répondant aux exigences du développement du secteur a été instamment demandé aux responsables du secteur.
«La recherche scientifique doit constituer dorénavant la référence de base dans la prise de décision en matière de politique de développement», a encore souligné le ministre.


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