Algérie

Un homme d'Etat au service de son pays



Il y a 29 ans, le 21 août 1993, était assassiné Kasdi Merbah à Bordj El Bahri. Une date que sa famille, ses amis et ses camarades n'oublieront pas. Ils ont marqué, hier, cette journée noire pour eux et pour l'Algérie toute entière. Et pour cause, le pays perdait dans l'assassinat de Kasdi Merbah, un homme de valeur, un patriote convaincu, un vaillant moudjahid et un homme d'Etat. La commémoration du jour de son assassinat est un devoir non pas seulement pour sa famille, mais pour l'ensemble de la communauté nationale.Le travail qu'accomplissent les proches du martyr de la cause nationale est important en ce sens, qu'un jour viendra où son souvenir finira par être partagé par les Algériens qui l'ont connu et par tous les autres, à travers les générations. L'acte de mémoire d'hier et de toutes les années qui ont succédé à son décès servira un jour ou l'autre la Mémoire nationale. Kasdi Merbah, de son vrai nom, Abdallah Khalef, fait partie intégrante de la génération qui a arraché l'indépendance du pays et a entrepris d'en faire une République moderne qui a fêté, le 5 juillet dernier, le 60e anniversaire de sa renaissance.
Membre de l'UGEMA et militant du FLN, il a pris une part active à la grève générale des étudiants le 19 mai 1956. Cet acte militant le mènera à l'engagement dans l'ALN, au niveau de la Wilaya V historique. Intelligent et volontaire, il a gravi les échelons de la hiérarchie, jusqu'à diriger le service des renseignements du MALG auprès de l'état-major général, en février 1960, à Ghardimaou. Il a participé en qualité d'expert militaire aux négociations algéro-françaises des Rousses en 1962, qui aboutirent aux accords d'Evian. Ce parcours n'est pas anodin, l'homme a été dans le cerveau de la révolution et pris part à la conception des services de renseignement de l'Algérie indépendante, dont il prendra naturellement les rennes d'octobre 1962 à février 1979. Il sort de l'ombre le 12 janvier 1982, date à laquelle il est nommé ministre de l'Industrie lourde. Il entamera ainsi une nouvelle carrière de responsable politique et occupera, notamment le poste de ministre de l'Agriculture.
Un mois après les événements d'octobre 1988, le président Chadli lui confie la direction du gouvernement. Kasdi Merbah se retrouve sous les lumières à une époque cruciale de la vie de la nation. Il assumera ses responsabilités à la tête de l'Exécutif dans un contexte politique bouillonnant, une économie chancelante et un front social délétère. Il prend le titre de chef du gouvernement, qui remplace celui de Premier ministre que portait son prédécesseur Abdelhamid Brahimi, après l'adoption de la Constitution de 1989. Efficace et méthodique, il est cependant limogé le 9 septembre 1989.
Après avoir quitté ses fonctions officielles, il fonda le Mouvement algérien pour la justice et le développement (Majl).
Il mettra son talent de négociateur au service du pays pour trouver une issue à la grave crise politico-sécuritaire qui avait éclaté après l'assassinat du président Boudiaf. Son activisme discret a été interrompu le soir du 21 août 1993, à 19 heures. Il est assassiné à Bordj El Bahri, en compagnie de son fils cadet Hakim (25 ans), le chauffeur Hachemi Ait Mekidèche (30 ans), son frère Abdelaziz (42 ans) et son garde du corps Abdelaziz Nasri.


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