Un homme aux passions multiples

Tayeb Souiki est un vrai touche-à-tout, mais il brille beaucoup plus dans le domaine artistique que dans la multitude de métiers qu'il a exercés jusqu'ici. Enseignant, chanteur, banquier, poète, acteur, Tayeb s'est forgé une place de choix dans sa petite ville de Mila, où il vit depuis 60 ans.Mais, quoi qu'il ait passé la majeure partie de sa vie comme cadre bancaire au CPA, c'est dans la sphère culturelle qu'il est le mieux connu. En effet, après avoir fait du théâtre, de la musique, qui ne sont pas ses seules passions, il fait, en ce début de l'année 2016, son baptême du feu au cinéma en incarnant un rôle de premier plan dans un téléfilm intitulé El âr el moustaâr, du réalisateur algérien Sari El Houari. Forgé par sa longue expérience théâtrale, entamée dès le début des années 1970, Tayeb a interprété avec brio le rôle du père dans cette fiction, qui retrace le dur quotidien d'un couple terrassé par le sida. «Mon interprétation du rôle du père a été très bien accueillie par la critique ; le réalisateur m'a promis de me donner un autre rôle dans une prochaine production.» Débordant de dynamisme, la voie mélodieuse et un sens de la comédie apparent dans chacun de ses gestes, Tayeb ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, ni se confiner dans un seul genre artistique. Parallèlement à l'aventure cinématographique qu'il vient d'entamer avec succès et qu'il compte poursuivre avec le même esprit d'homme sûr de sa vocation, Tayeb fait un pas dans la littérature romanesque, qui n'est du reste qu'une parodie de la réalité, autant que le cinéma. Il vient d'achever le premier jet de son roman, où il (Tayeb) sera l'enfant de cette famille paysanne algérienne qui, contrainte à l'exode par l'occupant français, endure mille et une formes de misère psychologique, notamment des préjugés que les citadins avaient des ruraux, à l'époque où la politique discriminatoire coloniale de «Diviser pour régner» avait des adeptes parmi les Algériens. Bon vent !