Algérie

Un hommage lui a été rendu hier à Tizi Ouzou 21 ans après son assassinat



Un hommage lui a été rendu hier à Tizi Ouzou 21 ans après son assassinat
Les journées évocation en hommage au célèbre journaliste et talentueux écrivain et poète, Tahar Djaout, se sont poursuivies, hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, où des éclairages et des témoignages aussi poignants qu'émouvants ont été apportés par des membres de sa famille, ses amis et des universitaires.Vingt et un ans après l'assassinat de Djaout par ceux qui avaient peur de sa plume, le directeur du quotidien Liberté, Abrous Outoudert, n'a rien oublié des 26 ans d'amitié jamais interrompue qui le liait à l'enfant d'Oulkhou, qu'il raconte toujours avec la même émotion que durant les années qui ont suivi son assassinat.C'est pour la quatrième fois qu'Abrous Outoudert - qui vient à Tizi Ouzou pour parler de son ami Djaout qu'il a rencontré avant 1970 lors d'un concours de poésie dont ils ont tous deux remporté le premier prix - a tenu, notamment, à saluer "l'hommage de la République à Tahar Djaout à l'occasion du 21e anniversaire de son assassinat". "Deux jours après sa nomination, le nouveau ministre de la Communication, Hamid Grine, a rendu visite à la famille de Tahar", dira M. Abrous, avant d'aborder l'?uvre de cet homme qui doit, a-t-il estimé, servir de repère à la presse d'aujourd'hui et de demain. Cette presse, a-t-il noté, qui ne cesse de verser dans l'insulte et la déviation. Evoquant l'?uvre littéraire de Djaout, M. Abrous considère L'Exproprié comme "l'ouvrage le plus courageux de la littérature algérienne à l'époque de son édition, début des années 1980". Il reviendra, également, sur Le Dernier été de la raison en précisant que ce roman, édité à titre posthume en 1999, était initialement intitulé Les VF, qui signifie les frères vigiles, mais changé par l'éditeur. Après avoir parlé avec bonheur de la réussite des dignes héritières de Tahar Djaout, l'orateur a annoncé avec bonheur la relance de la fondation portant son nom, ainsi que l'institution du prix Tahar-Djaout pour la presse écrite.Avant l'intervention de l'ami du journaliste, le président d'APW de Tizi Ouzou, Hocine Haroun, dira que "Djaout a été assassiné, on ne le pardonnera jamais". "Non à l'oubli", dira, pour sa part, le directeur de la culture, Ould Ali El Hadi, tout en rappelant les positions courageuses prises par ce grand homme aux talents multiples en faveur d'une Algérie moderne et progressiste.Pour sa part, l'universitaire Mohamed Cherif Ghbalou a tenu, lui également, à saluer la visite du ministre de la Communication au domicile de Djaout. "C'est la première fois que l'Algérie officielle se rend dans le F3 des Djaout à Baïnem", dira-t-il, avant de replacer toute l'?uvre de Djaout dans sa grandeur en mettant l'accent sur son style aéré, sa dimension poétique, ses incursions dans l'histoire, dans une confluence et osmose, qui remettent à chaque fois en surface des époques importantes. Il insiste, également, sur la dimension universelle de l'?uvre de Djaout qui a été traduite, entre autres, en allemand, en anglais et en catalan. "Il incarne l'intellectuel engagé. Son attachement à sa culture a fait de lui le digne héritier de Mammeri et ses métaphores fulgurantes ont fait de lui le digne héritier de Kateb", dira de lui l'universitaire, Mme Boukhlou, qui qualifie L'Exproprié comme étant la seule ?uvre postmoderne de la dimension de Nedjma. Une ?uvre qui a fait, dit-elle, éclater les genres littéraires.L'assistance a eu droit, lors de cet hommage, à un émouvant écho sonore enregistré et diffusé, le 3 juin 1993, par Boukhalfa Bacha sur les ondes de la Chaîne II. C'était une émission radio où Tahar Djaout débattait de Mouloud Mammeri 90 jours avant son assassinat. Un film documentaire, non moins émouvant, intitulé Le Poète peut-il mourir réalisé par Abderazak Larbi Cherif, a été également présenté à l'assistance avant de clôturer ces journées.S. L.NomAdresse email




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