En présence de sa femme Christiane Hessel et ses trois enfants, les responsables des jeudis de l'IMA ont rendu un vibrant hommage, jeudi dernier, à Stéphane Hessel, l'homme de la paix, le médiateur et l'auteur de «Indignez- vous» à l'occasion de la première année de sa disparition, le 27 février 2013.L'auditorium du niveau 2 de l'Institut du monde arabe, était en effet plein à craquer ce soir là par de nombreuses personnalités politiques, artistiques et des amis (es) du défunt à l'image de Michel Rocard ancien Premier ministre français, l'ambassadeur de la Palestine à Paris Hael El Fahoum, l'humoriste Guy Bedos, l'auteur-compositeur Cyril Mokaiesh, l'écrivain, maître de conférence et journaliste Brahim Senouci, Bernard Miyet, Louis Joinet, Martine Brousse ... La soirée hommage ô combien émouvante s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive de la nuit faut-il le souligner avec la projection des films documentaires suivie de débats autour de «Témoin pour la paix», «Une histoire d'engagement» et «Une vie fait homme» respectivement d'Abraham Ségal, Christine Séghezzi et Sacha Goldman. Prévue à 18h30, la cérémonie d'hommage n'a commencé finalement qu'à 18h50. Nous apprenons par le biais de M. Mâati qui a ouvert le bal de cette soirée que Stéphane Hessel était programmé pour donner une conférence dans le cadre des jeudis de l'IMA en 2013. «Le hasard a voulu que notre ami Stéphane disparaisse avant la date prévue... Nous avons donc décidé de lui rendre hommage aujourd'hui à l'occasion de la date d'anniversaire de sa disparition en guise de reconnaissance envers cet homme de paix et de négociation...» Brahim Senouci ami du défunt et en qualité d'animateur principal de cette rencontre hommage à l'une des figures emblématique de la paix, de la dignité et des libertés prendra la parole pour annoncer le déroulement de la soirée mais pas avant de lire un texte élogieux envers l'ami des opprimés intitulé : «Hommage à un homme du monde» «Stéphane Hessel est mort. Pourrait-on dire qu'il a disparu ' D'habitude, on utilise indifféremment l'une ou l'autre de ces deux expressions. Elles ne sont pourtant pas équivalentes. Si la mort est le lot commun, la disparition est celui du plus grand nombre mais elle épargne certains, dont le souvenir subsiste longtemps encore dans la mémoire humaine, pour le meilleur mais aussi hélas pour le pire». «Stéphane Hessel est mort il y a un an. Il n'a pas laissé de message, ni de doctrine politique. Il n'a pas été un maître à penser. Non, ce que nous conservons de lui, c'est une attitude, une manière d'être, un optimisme résolu, nourri par une sorte d'impossibilité du mal qui était chez lui un état mental. C'était aussi un radical à la voix douce, voix qu'il n'élevait jamais, y compris pour dire que l'indignation ne saurait se limiter à soutenir un parti, y compris pour dire son impatience face aux tergiversations des leaders politiques de son camp». En poursuivant : «Aux visiteurs d'un soir qui, au moment de le quitter, lui avaient glissé dans l'oreille «Tiens bon», il répondit : «Non, c'est fini, c'est à vous maintenant ». Il ne les désignait pas personnellement, évidemment. Il désignait ces 7 milliards d'humains qu'il imaginait se pressant derrière sa porte...»La parole ensuite a été donnée à son excellence l'ambassadeur de la Palestine M. Hael El Fahoum qui, d'un ton émouvant et avec un français sans fautes, dira à l'assistance en ces termes: «Son combat lui sera reconnaissant, il nous a quittés, oui, mais son engagement envers la Palestine est un stimulant... Stéphane est un humble ... Au nom de Mahmoud Abbas et le peuple palestinien, nous saluons Stéphane, un ami, un frère, voire un citoyen d'honneur de la Palestine... » L'ancien Premier ministre français Michel Rocard et ami du défunt dira dans un long discours émouvant : «Honorer la mémoire est un devoir civique... » Avant d'aller parler de trois thèmes consacrés à Stéphane en l'occurrence : Le fonctionnaire, le poétique, et l'homme de conviction. En ajoutant « L'Occident est mort lorsqu'il a perdu sa poésie ... » Tout en affirmant « Stéphane n'était pas seulement le défenseur des opprimés, il était aussi le médiateur de tous les conflits du monde...» Bernard Miyet ancien haut fonctionnaire, diplomate français et président de Valarda Consulting dira du défunt tout ému : «Stéphane avait des idées non seulement pour l'intérêt national mais surtout pour l'intérêt humanitaire, c'était un négociateur de toutes les causes, justice et solidarité étaient son leitmotive pour toute la planète ... c'était le serviteur de l'humanité en somme ...»Louis Joinet, juriste français et expert indépendant auprès du comité des droits de l'Homme de l'ONU, ancien collègue et ami de feu Stéphane, s'exprime devant l'assistance en se rappelant de la rigueur du défunt : «Merci Stéphane de m'avoir appris beaucoup de choses en matière de diplomatie... entre autres cette phrase que je n'oublierai pas. « Il faut toujours avoir comme objectif que tout le monde puisse sortir de la haut ...» Christine Seghezzi réalisatrice du film documentaire en son hommage «Une histoire d'engagement» dira aux orateurs (ces) : «J'ai appris avec lui et ses amis(es) le droit et savoir comment le défendre .... Cette rencontre avec lui à Ghaza (Palestine) nous a apporté de la sérénité ... Stéphane savait porter cette souffrance palestinienne... C'était le père de la paix et de la dignité... » Christiane Hessel, veuve du militant de la cause humanitaire ajoutera par rapport de tout ce qui a été dit de bien de son défunt mari : «Dans tous ses combats, il y avait cette cohérence et engagement envers la paix et la dignité des peuples opprimés ... Je crois que c'est tout ce qu'on doit garder de lui aujourd'hui... Le monde entier gardera en souvenir les engagements dignes de l'auteur de «Indignez-vous» envers la paix et la dignité des peuples opprimés... Pour rappel, Stéphane Hessel est né en 1917, ancien résistant et déporté, ambassadeur, médiateur pour les sans-papiers, ayant participé à la rédaction de la déclaration universelle des droits de l'Homme, militant de la cause palestinienne, mais également philosophe, poète, essayiste, l'indigné engagé était un frère de tous les hommes, agissant selon une éthique solidaire et responsable. Stéphane Hessel a traversé le XXe siècle, en protagoniste actif et engagé et s'il faut retenir une chose de son oeuvre, c'est son extraordinaire cohérence. Son «indignation» face aux injustices et à la violence du capital a été adoptée par des milliers de personnes, notamment les jeunes comme une philosophie de vie et d'action. Stéphane l'indigné engagé, s'en est allé de ce monde mercredi 27 février. Il est décédé à l'âge de 95 ans, emportant avec lui les mémoires d'un siècle d'Histoire chargée. Reposez en paix Stéphane et que votre repos soit aussi doux que votre coeur
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Posté Le : 12/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hadj Hamiani
Source : www.lnr-dz.com