Algérie

Un hommage à Maamar Benzeggouta


Né en 1924, Hadj Benzeggouta Maamar, qui s'est éteint le 9 janvier 2008 après plus d'un demi-siècle exclusivement consacré à cette ville qu'il chérissait par-dessus tout, Constantine, est le petit-fils de Amar Benzeggouta, le représentant du Bey Ahmed, fils de Si Tahar, prédicateur et grammairien de talent.

Le jeune Maamar apprenait ses premiers versets coraniques à la mosquée de Sidi Affane du temps de cheikh Boungab et de nombreux exégètes et théologiens connus à Constantine et particulièrement au coeur de la vieille ville, la Souika des valeurs, de l'hospitalité et du savoir.

Après l'apprentissage du saint Coran, il fut pendant six ans élève de la fameuse école Arago, aujourd'hui Mouloud Belabed, qui a vu défiler des milliers de futures grandes figures de la ville qu'il serait ici fastidieux de citer nommément.

Sitôt terminées ses études secondaires à l'école Loubet, aujourd'hui lycée Yougourta, l'enfant de Sidi Rached, excellent bilingue, allait enfin voir une partie de ses rêves se réaliser, lui qui avait désiré avec ardeur le métier qu'il qualifiait de «marchand d'alphabet».

En 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale venait tout juste de prendre fin, ce sera tour à tour à El-Kantara aux portes de Biskra, Souk Naamane à quelques encablures de Aïn M'lila, Aïn Kechra tout près de Collo où il enseignera la langue française avant de revenir dans sa ville natale où il s'occupera de la formation des jeunes de l'orphelinat Bouchemal.

Tour à tour directeur d'école (son passage fut remarquable à l'école Montesquieu) ou professeur notamment au CEM Hammoudi Saïd, Si Maamar ne cachait pas son goût prononcé pour les activités sportives ou culturelles. Membre dirigeant des SMA, il fut longtemps le vice-président du CSC et soutenait avec force que la formation des «vert et noir» était bel et bien le doyen des clubs algériens.

Chercheur, journaliste, mélomane et grand amoureux du Malouf, historien, l'homme a toujours séduit par sa modestie et l'étendue de sa culture omnisciente. Il est enfin l'auteur d'un ouvrage remarquable édité en quatre tomes et intitulé «De Massinissa à Ben Badis ou la fabuleuse histoire de Cirta».

Hier matin en plein coeur de la cité populeuse d'El-Gammas sur les hauteurs de la ville, une cérémonie a réuni autorités locales, enseignants, proches et amis de Maamar Benzeggouta, pour immortaliser l'oeuvre de l'homme en donnant son nom à une école. Le marchand d'alphabet, comme il aimait se définir du haut de sa canne, ses lunettes légendaires et son sourire bon enfant, regardera se développer et grandir les générations de demain, celles de Cirta l'éternelle.




Sa devise est : " Quand l'historien rafraîchit les mémoires, quand il réveille les consciences, quand il apporte une certaine image du Passé, il fait l'histoire elah yerhmak ou yerham tata najiya.
Seif - Constantine
21/03/2009 - 2860

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