Un Hirak toujours mobilisé

Il y avait, hier, une mobilisation populaire tellement exceptionnelle que d'aucuns parmi les habitués de ce rendez-vous hebdomadaire de contestation populaire soutiennent avoir l'impression de revivre les tout premiers vendredis de cette révolution du sourire.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le constat vaut surtout pour la capitale où, dès les premières heures de la journée, les irréductibles de cette dynamique citoyenne sans précédent pointaient déjà aux points de chute cultes du Hirak, la place Audin et l'esplanade faisant face à la Grande-Poste. Des groupes dont les rangs grossissaient et se multipliaient au fil des minutes. À la mi-journée, de petites marches étaient initiées avec des va-et-vient de manifestants de tous les âges et des deux genres.
Et la grande manifestation s'est ébranlée vers les coups de 14h avec une procession humaine près du siège régional du RCD et qui prenait l'allure d'une véritable marée humaine au fur et à mesure qu'elle avançait. Au même moment, deux autres marches sont parties des quartiers populaires de Belcourt et de Bab-el-Oued pour se croiser des kilomètres plus loin, comme le veut la tradition, au niveau du jardin Khemisti.
Vers 15h30, il était difficile de se frayer un chemin tant les rues Hassiba-Ben-Bouali, Asselah-Hocine de même que la rue Didouche-Mourad et les ruelles adjacentes étaient noires de monde.
Des milliers de citoyens qui, pancartes ou portraits de détenus ou d'anciens chefs de la révolution de Novembre à la main, ou encore le drapeau national en bandoulière ou des banderoles à la main, criaient à tue-tête leur rejet catégorique de l'élection présidentielle prochaine.
«Pas d'élections avec la bande», «Départ des symboles de la bande», «Ne pas voter le 12 décembre est un devoir national» étaient, entre autres, les mots d'ordre entonnés par ces milliers de gorges dans une communion, une solidarité et un pacifisme inégalés.
M. K.